Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a mis en garde, hier, contre l'utilisation par le régime de Damas d'armes chimiques ou biologiques, et affirmé que son pays n'avait jamais exclu une intervention militaire en Syrie. Nous sommes extrêmement inquiets face aux stocks d'armes chimiques et biologiques, et aux informations selon lesquelles le régime pourrait les utiliser, a déclaré M. Hague aux journalistes, en marge d'un forum sur la sécurité régionale à Manama. Il a mis en garde contre plusieurs scénarios dangereux, dont l'utilisation de ces armes par le régime de Bachar al-Assad ou le fait que ces armes puissent tomber aux mains d'autres groupes. Nous avons délivré, aux côtés des Etats-Unis, un message fort au régime, le mettant en garde contre l'utilisation de ces armes, a-t-il ajouté. Nous avons élaboré des plans d'urgence en cas de recours à ces armes, a poursuivi le ministre, refusant de donner plus de détails. Interrogé sur la possibilité de la participation de son pays à une intervention militaire, il a répondu que le gouvernement britannique n'avait jamais écarté aucune option mais qu'il continuait pour le moment de soutenir une transition pacifique. Il a également souligné qu'il n'était pas dans la politique de la Grande-Bretagne de fournir des armes à l'opposition syrienne ou à toute autre partie au Proche-Orient, mais assuré qu'elle lui apportait une aide en matière d'équipements de télécommunications et une assistance humanitaire. Il a exprimé l'espoir que la nouvelle coalition de l'opposition obtiendrait une plus grande reconnaissance internationale lors de la réunion le 12 décembre à Marrakech, au Maroc, des Amis du peuple syrien. La communauté internationale a multiplié ces derniers jours les mises en garde à M. Assad contre tout recours à des armes chimiques, des responsables américains s'exprimant sous le couvert de l'anonymat assurant que l'armée avait chargé avec du gaz sarin des bombes destinées à être larguées par avion. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a estimé que le recours à ces armes serait un crime scandaleux. La Syrie a assuré qu'elle n'utiliserait jamais, si elle en possède, d'armes chimiques contre son peuple. Toutefois, Moscou, son grand allié, a implicitement reconnu leur existence, affirmant qu'elles étaient sous contrôle étroit. Les forces du régime bombardent des quartiers sud de Damas Sur le terrain, les forces du régime syrien ont poursuivi, hier, le bombardement des quartiers sud de Damas, rapportent une ONG syrienne et des militants. "Des affrontements entre les forces du régime et des combattants rebelles ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi dans la ville de Yabroud, alors que des obus étaient tirés sur cette ville", à 7 km au sud de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). A l'aube, les bombardements ont repris sur les quartiers sud de la capitale, ont indiqué les Comités locaux de coordination, qui organisent pacifiquement la mobilisation sur le terrain, faisant état d'affrontements dans le quartier Qadam (sud) et sur l'autoroute du sud. Les médias officiels syriens ont indiqué pour leur part que l'armée continuait de "pourchasser les terroristes du Front al-Nosra, liés au réseau d'Al-Qaïda, tuant des dizaines d'entre eux et détruisant leurs repaires" dans plusieurs régions de Syrie, notamment dans la localité Al-Hussaynyé, proche de la route de l'aéroport de Damas. Par ailleurs, la ville de Rastane dans la province de Homs, dans le centre du pays a été la cible dans la nuit de "bombardements violents, qui ont fait de nombreux blessés et détruit des maisons", selon les LCC. Vendredi, 72 personnes, 34 combattants rebelles, 22 civils, 16 membres des forces du régime, ont été tuées dans les violences à travers la Syrie, selon l'OSDH, une organisation basée au Royaume-Uni et s'appuyant sur un vaste réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires.