Près de 25.000 réfugiés de plusieurs pays africains se trouvent sur le territoire algérien en raison de la situation d'instabilité que traversent leurs pays d'origine. Il est impossible de les refouler à l'étape actuelle pour des raisons humanitaires et du fait des situations de conflit ou de guerre que vivent leurs pays. Les immigrants clandestins venus d'Afrique subsaharienne ne seront pas refoulés d'Algérie, a affirmé, ce jeudi 13 décembre, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, répondant à un député du parti El Karama qui l'interrogeait lors d'une séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales. « Pour des raisons humanitaires, l'Algérie a pris la décision de ne pas refouler ces immigrants vers leur pays d'origine », a indiqué le ministre, expliquant qu'« on mettrait leur vie en danger en procédant à leur expulsion ». La vague d'immigration clandestine vers l'Algérie enregistrée ces derniers mois diffère complètement de celle à laquelle était confronté le pays dans un passé récent. L'Algérie constituait jusque-là un pays de transit pour les Africains désireux de gagner l'Europe. « Ce n'est plus le cas aujourd'hui, ces Africains fuient la mort », a souligné Ould Kablia. Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur a annoncé l'instauration d'un plan d'action gouvernemental pour contrôler et gérer ce flux d'immigrants clandestins africains, venus essentiellement du Mali, du Niger ou encore de Libye et dont le nombre est actuellement estimé à 25 000 personnes. Tout d'abord, des subventions et une aide logistique ont été accordées aux wilayas du Sud (Adrar, Illizi et Tamanrasset) où sont concentrés ces immigrants, pour couvrir leurs besoins en matière « d'hébergement, de couverture sanitaire et alimentaire ». Afin de mieux assurer la prise en charge de ces personnes, le gouvernement a pris la décision de les regrouper dans des camps installés pour l'occasion dans le Sud, le ministre reconnaissait qu'il est difficile de trouver un endroit en mesure de les accueillir dans le nord du pays. Selon les chiffres du ministre de l'Intérieur, de 2009 à 2011, l'Algérie a refoulé près de 41 000 clandestins subsahariens, alors que durant le premier semestre de l'année en cours, les mesures de refoulement n'ont touché que 900 de ces immigrants illégaux. Ould Kablia affirme que ce dossier est géré en étroite collaboration avec les partenaires européens de l'Algérie dans le cadre du dialogue des 5+5.