A Abidjan, les dirigeants ouest-africains ont appelé les Nations unies à fournir un appui logistique et financier immédiat, pour le déploiement effectif des troupes de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma).Les chefs d'Etat de la Cédéao ont signé l'ordre de déploiement de la Misma, la force internationale de soutien au Mali. C'est donc la première fois qu'est confirmée la force, qui sera dirigée par un général nigérian. Mais le sommet d'Abidjan n'a pas établi de calendrier précis pour l'ordre d'arrivée des troupes au Mali. Ils ont réaffirmé leur détermination à accompagner le Mali dans la résolution de la crise sécuritaire et institutionnelle.Ils ont aussi exprimé leur gratitude à la France, pour avoir déclenché les opérations qui ont permis de contenir la progression des terroristes vers le sud du Mali. Des remerciements également aux pays africains ayant déjà prépositionné les troupes qui vont constituer la Misma. Cette force internationale n'est pas encore financée, et c'est peut-être l'une des raisons de l'inertie des pays de la Cédéao, pour une force dont l'idée émane de ces mêmes dirigeants africains. Les intentions maintes fois affichées lors des conférences des chefs d'Etat ouest-africains n'ont jamais été mises en application.Formées et équipées pour assurer la sécurité des frontières nationales, « nos armées n'ont pas la logistique et la capacité de se projeter dans l'urgence au-delà de 1 000 km », explique un ministre ouest-africain. Au départ, il était question d'une force exclusivement ouest-africaine pour le Mali. L'idée a fini par évoluer vers une force internationale. Une meilleure façon d'impliquer les bailleurs de fonds.De son côté, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a souligné que la Misma devait se déployer « le plus vite possible » au Mali. Selon lui, l'opération française engagée le 11 janvier « n'a pas vocation à se substituer à l'action de la Misma ». Les Nations unies avaient longtemps demandé un plan clair de déploiement avant de donner leur feu vert. Un plan a été finalisé il y a un mois. Mais faute de financement, pas de troupes africaines au Mali.