«Nous sommes tenus de respecter les délais de réalisation. Il faut relancer tous les chantiers pour être au rendez-vous», dit Abdelmalek Boudiaf, wali d'Oran. Le coup de semonce du chef de l'exécutif de wilaya à l'endroit de ses subalternes, début octobre dernier, n'a apparemment pas eu l'impact escompté s'agissant de l'assainissement de toutes les situations, restées jusque-là pendantes, avant la fin 2012. Le wali a notamment insisté, lors d'une séance du briefing quotidien, sur la distribution de tous les logements, toutes formules confondues réalisés aux quatre coins de la wilaya avant le début de l'année en cours, sur la relance de tous les projets en souffrance, la révision à la hausse du taux infime de la consommation des crédits, l'octroi d'actes de concession agricole aux fellahs et des autorisations aux investisseurs, la relance des plans d'aménagement et de circulation et tant d'autres chantiers en gestation. Le ton ferme, aux accents de menaces, du chef de l'exécutif de wilaya d'Oran à l'adresse de ses directeurs semble, aujourd'hui, tomber en désuétude. Preuve en est, le nombre de logements réalisés et distribués, notamment sociaux, demeure un secret que seules les autorités publiques connaissent, les actes de concessions agricoles octroyés aux fellahs sont de seulement une soixantaine sur les 2602 demandes exprimées, les plans d'aménagement et de circulation sont, jusqu'à récemment, à l'état embryonnaire, le taux de pénétration en gaz de ville peine à atteindre les 60% promis et aucun des projets structurants dont a bénéficié la wilaya n'est, à ce jour, lancé ! Sortir la wilaya de l'ornière, comme l'espérait le wali, ne sera certainement pas pour demain. Oran fait, ces dernières années, peine à voir. Elle est, somme toute, en si mauvais état, laissant supposer que la démarche des directeurs de l'exécutif de wilaya, à quelques exceptions près, est à l'opposé de celle du wali, du moins en matière d'acrobaties discursives. La nouvelle ville, projetée sur la daïra de Oued Tlélat, ne verra probablement pas le jour du fait que le ministre de l'intérieur avait demandé lors de sa visite d'inspection et de travail à Oran que l'étude soit fait par un bureau d'étude spéciale international afin que les plans des tours et banques seront conformes aux normes internationales et d'ajouter que la décision revient au gouvernement qui vient de donner son accord selon les déclarations du wali d'Oran. Les quelques milliers d'équipements publics devant être implantés sur ce site, dont plus de 60000 logements sociaux tous types confondus , des infrastructures éducatives et tant d'autres, seraient à l'étude en cours de réalisation. Les discours lénifiants des pouvoirs publics ne peuvent aucunement remonter le moral, en berne, d'une population abandonnée à son triste sort. Le wali Abdelmalek Boudiaf, et son exécutif auront fort à faire pour au moins tenir leurs engagements formulés le mois d'octobre dernier, avant de s'aventurer sur le terrain miné des promesses sans lendemains, au risque de se faire discréditer aux yeux de leurs administrés.