En dépit des efforts déployés en matière de sensibilisation contre les accidents de la circulation, beaucoup d'Algériens prennent toujours le volant à la légère à leurs risques et périls. Mais aussi à ceux des autres usagers de la route. Les drames qui surviennent sur nos routes continuent d'endeuiller des familles entières. On ne sévit jamais assez contre les différents excès qui entourent la conduite. Prévenir les accidents de la route et limiter ce phénomène, c'est, en effet, l'objectif fixé par les pouvoirs publics. Pour le concrétiser, le chef de l'Etat avait souligné, au cours du dernier Conseil des ministres, tenu au mois de juillet dernier et consacré, entre autres, à ce sujet, la nécessité de conjuguer les efforts de toutes les parties concernées, à savoir les structures publiques, les compagnies d'assurances, les composantes de la société civile et le mouvement associatif. Pour ce faire, le gouvernement a durci les sanctions envers les chauffards, notamment ceux de poids lourds, en introduisant de nouvelles mesures pour lutter contre ce «terrorisme routier» responsable de plus de 4 000 morts par an, selon une ordonnance publiée au Journal officiel. Les sanctions sont ainsi sévères. Les conducteurs en état d'ivresse ou sous l'effet de drogue responsables d'un accident mortel seront punis d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à dix ans et d'une amende de 100 000 à un million de dinars pour homicide involontaire, selon le nouveau texte régissant le code de la route. Cette ordonnance instaure également le retrait automatique du permis de conduire pour des périodes de dix jours à quatre ans et son annulation totale en cas de récidive pour les conducteurs en état d'ivresse à l'origine d'accidents mortels. Pour ce qui est des mesures, le texte apporte de nouvelles définitions et enrichit celles existantes, notamment l'introduction du permis à points, l'instauration du permis probatoire à la place de l'attestation provisoire de conduite et l'introduction de brevets professionnels pour les transports publics de voyageurs et de marchandises, qui sera d'une période de deux ans. Dans ce contexte, le président de la République avait déjà expliqué qu'«outre les nouvelles dispositions que nous venons d'adopter, nous devons également accorder la plus grande attention aux conditions dans lesquelles sont dispensés les cours de conduite, de sorte à veiller à ce que soient garantis le niveau et les moyens requis, tout comme nous devons veiller à sanctionner fermement toute corruption ou concussion dans la délivrance du permis de conduire». Selon des chiffres officiels, quinze personnes sont tuées et 200 blessées en moyenne par jour dans des accidents de la route dont le coût annuel dépasse 75 milliards de dinars, soit 75 millions d'euros. A ce sujet, il faut dire que les contrôles demeurent trop insuffisants pour être dissuasifs à l'égard des conducteurs qui ont un comportement dangereux.