Toutes les mesures et dispositifs juridiques annoncés n'arrivent pas à juguler ce terrorisme des temps modernes. Ce sont des chiffres effrayants que le commissaire divisionnaire de la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn), Aïssa Naili, a communiqué hier lors d'une rencontre-débat autour du thème de la sécurité routière. Une conférence qui a regroupé au Centre de presse d'El Moudjahid, le directeur général du ministère des Transports, chargé du transport urbain et de la circulation routière, Messaoud Nacer, le directeur du Centre de la prévention et de la sécurité routière, El Hachemi Talbi, du capitaine de gendarmerie Azzouz Latrèche, de la directrice du Centre du permis de conduire, Mme Benider Yazid, ainsi que le secrétaire général de l'Uncta (Unité nationale du contrôle technique), M.Aïche. Le représentant de la Dgsn a déploré que l'on enregistre aujourd'hui en Algérie «118 accidents routiers qui font 12 morts et 178 blessés par jour» dont le coût annuel revient à plus de 75 milliards de DA au Trésor. Répondant à une question sur la lenteur de la circulation provoquée par de nombreux barrages policiers et de gendarmerie, il a indiqué que cette pratique «est destinée à réguler le flot de véhicules affluant vers la capitale et aussi à sécuriser le citoyen». Auparavant, Messaoud Nacer avait cité le triptyque qui endeuille le pays, en l'occurrence, «le facteur humain (l'usager et conducteur), l'environnement et l'état des routes, (signalisation, intempéries...)» Il a déploré que les résultats obtenus sont en deçà des espérances car les services concernés par la circulation routière «travaillent séparément». Il a ainsi suggéré la présence d'un «chef d'orchestre» pour coordonner et donner une complémentarité aux efforts déployés. Tous les intervenants qui se sont succédé à la tribune ont montré du doigt le facteur humain qui cause «90% des accidents» à cause notamment de l'excès de vitesse. Viennent après, les véhicules défectueux, l'état des routes, le piéton indiscipliné, les intempéries...tout cela cependant ne saurait excuser ou du moins expliquer cette hécatombe sur nos routes. Avec un parc automobile d'à peine 4 millions d'unités, l'Algérie occupe la 1re place au Maghreb et dans le monde arabe, mais elle est classée au 4e rang mondial dans les accidents de la route, derrière les Etats-Unis, l'Italie et la France. En août dernier, de nouvelles mesures de durcissement des sanctions et amendes à l'encontre des contrevenants au Code de la route ont été mises en application. Elles sont caractérisées par l'institution de règles coercitives en matière de non-respect du Code de la route et par l'introduction du permis probatoire ainsi que le permis à points. Toutes ces mesures et dispositifs juridiques devraient mettre fin à la délinquance routière que d'aucuns appellent «terrorisme routier». Les amendes forfaitaires et les contraventions ont été révisées à la hausse. Les textes instaurent également le retrait automatique du permis de conduire pour des périodes de dix jours à quatre ans pour toutes les infractions constatées et son annulation en cas de récidive pour les conducteurs en état d'ivresse ayant provoqué des accidents mortels. Parlant de son secteur, la directrice du Centre national des permis de conduire, Mme Benider Yazid, a rappelé toutes ces nouvelles dispositions. Elle a notamment mentionné le permis probatoire de deux ans en remplacement de l'attestation provisoire délivrée au candidat lors du succès aux différentes épreuves, et celui destiné aux conducteurs ayant obtenu le Brevet professionnel de transport de voyageurs et de marchandises.