Après 50 années d'indépendance politique, les hydrocarbures traditionnels représentent en 2012 environ 98% des recettes en devises de l'Algérie et important environ 60/74% des besoins des ménages et des entreprise publiques et privées dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15%. Dans cette brève contribution, je voudrai mettre en relief la récente déclaration du PDG de Sonatrach d'une extrême gravité posant la problématique du devenir de l'Algérie face à l'épuisement de ses réserves en hydrocarbures traditionnels horizon 2025/2030 au moment où la population sera d'environ 50 millions d'habitants. 1.-Selon le PDG de Sonatrach, je le cite « Les réserves pétrolières algériennes sont estimées à plus de 4 milliards de tonnes équivalents pétrole(TEP). Plus de 50% de ce potentiel de production que recèle le pays sont des réserves gazières, 1,3TEP brut et les reste sont du GPL et du condensat. Il faut savoir que 1 TEP c'est environ 1 000 M3 de gaz ce qui revient à dire que les réserves algériennes de gaz ne sont plus que de 2000 milliards de mètres cubes gazeux et non pas de 4500 (estimation de BP en 2008). Les baisses actuelles en volume sont voilées par l'envolée des prix internationaux. 2.-En cas de non découvertes substantielles pouvant découvrir des milliers de gisements mais non rentables financièrement, et tenant compte des exportations extrapolées, 85 milliards de mètres cubes gazeux, alors que Sonatrach peine à dépasser les 60, de la forte consommation intérieure devant passer de 35 milliards de mètres cubes gazeux estimation du CREG, en 2012 à 70 horizon 2017 avec le doublement des capacités d'électricité fonctionnant avec des turbines de gaz , et au diesel dans le Sud l'Algérie aura épuisé des réserves de pétrole et de gaz conventionnel entre 2020/2025. 3.- Se pose le problème du gaz de schiste. Je ne suis ni pour ni contre. En tant qu'expert que l'on me démontre à quel cout le produire et si on maitrise les techniques de protection de l'environnement, en plus de l'arbitrage de l'eau, 1 milliard de mètres cubes gazeux nécessitant 1 million de mètres cubes d'eau douce dans un pays semi-aride comme l'Algérie. 4.- Qu'en sera-t-il des parts de marché de Sonatrach notamment en Europe ? On doit mentionner la concurrence de Gazprom pour l'approvisionnement de l'Europe où le North Stream (capacité de 55 milliards de mètres cubes gazeux) et le concurrent direct de l'Algérie le South Streal (capacité de 65 milliards de mètres cubes gazeux ) à un prix de cession inférieur entre 10 et 15% à celui de l'Algérie expliquant le gel pour ne pas dire l'abandon du projet Galsi prévu initialement à 3 milliards de dollars et actuellement dépassant les 4 milliards de dollars pour une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux. Cela influera sur une baisse éventuelle des prix de cession du gaz avec l'expiration des contrats à terme, l'indexation sur le prix du pétrole étant remis en cause, et cela a été accepté pour une fraction des exportations russes par Gazprom, nomment en direction de l'Europe. 5. Qu'en sera-t-il du marché américain avec la révolution du gaz de schiste ? Le rapport de l'AIE de 2012, du fait de la révolution du gaz de schistes prévoit que les USA seront exportateur de pétrole et de gaz. Or 30/35% des recettes de Sonatrach proviennent de cette zone. Sonatrach a-t-elle prévue d'autres destinations, tenant compte des couts de transport et de la faiblesse des capacités des GNL et peut –on, concurrencer le Qatar et l'Iran pour l'Asie où l'Algérie doit contourner toute la corniche de l'Afrique. Il est évident qu'à l'horizon 2017 le marché principal en hydrocarbures de l'Algérie sera l''Europe. ( Voir également: -Pour un nouveau management stratégique de Sonatrach » – contribution d'Abderrahmane Mebtoul revue HEC Montréal Canada novembre 2010(52 pages) - voir également notre interview à la télévision française France 3 sur le projet Galsi 26 novembre rediffusée 27/28/29 novembre 2011.
Autoportrait de l'auteur Dr Abderrahmane Mebtoul - Professeur des Universités Expert International en management stratégique- Expert-comptable (1973) et docteur d'Etat En Sciences Economiques (1974) Premier conseiller (magistrat) et directeur central des études économiques à la Cour des Comptes 1980/1983- Directeur d'Etudes Ministère Energie Sonatrach 1974/1979-1990/1995-2000/2006- Expert au cabinet de la sureté nationale -DGSN- 1997/1998- Expert à la présidence de la République 2007/2008- --Ouvrage collectif revue internationale Stratégie « AGIR » n°50, sous la direction du Saint-cyrien, le général Eric de La Maisonneuve -chef d'état-major de l'armée de Terre française (1997-98). Depuis 2000 -Professeur de stratégie aux Universités de Buenos-Aires, d'Abidjan, La Sagesse à Beyrouth, à l'Institut de Diplomatie de Pékin. Chargé de cours au CNAM, à l'EISTI, à l'Ecole centrale. De Paris –Intitulé de l'ouvrage « La Méditerranée, enjeux et avenirs », septembre 2012 ParisFrance ( 250 pages) Claude Nigou-Jean Dufourcq-Didier Billion- Gérard-François Dumont- –contribution d'Abderrahmane Mebtoul « Sonatrach face aux mutations énergétiques en Méditerranée et en Afrique ».