L'armée tchadienne affirme avoir tué samedi le chef d'une des factions les plus puissantes d'Al Qaïda au Maghreb islamique. Mokhtar Belmokhtar est le cerveau de la spectaculaire attaque menée à la mi-janvier sur le site gazier d'In Amenas. Le chef terroriste Mokthar Belmokhtar est-il tombé sous les balles de l'armée tchadienne dans le Nord du Mali, samedi? A Paris, le ministère de la Défense a refusé de confirmer la nouvelle. Mais l'état-major des forces tchadiennes est formel: «Ce jour, samedi 2 mars 2013, à 12 heures, les forces armées tchadiennes en intervention au Mali (...) ont totalement détruit la principale base des djihadistes et narco-terroristes dans le massif de l'Adrar des Ifoghas, a assuré le général ZachariaGobongué à la télévision tchadienne. Le bilan provisoire des combats s'établit comme suit: plusieurs terroristes tués, dont leur chef Mokhtar Belmokhtar, dit "le Borgne", soixante véhicules en bon état de fonctionnement récupérés, divers matériels de guerre, notamment du matériel électronique, récupérés. Le ratissage se poursuit à la recherche des fugitifs».L'annonce de la mort de Mokhtar Belmokhtar survient après celle d'un autre chef djihadiste, Abou Zeid, qui a été confirmée par plusieurs sources à notre journaliste Alfred de Montesquiou, mais que les autorités françaises se refusent également à officialiser. Mathieu Guidère, un universitaire français professeur d'islamologie, note aussi que ni Aqmi, ni aucun réseau islamiste n'ont confirmé l'information. "Or, l'expérience montre que les djihadistes ne cachent jamais leurs morts et en font immédiatement un martyr.Quoi qu'il en soit, l'annonce de cette mort relance les inquiétudes sur les otages français au Sahel, dont au moins six sont détenus par Aqmi. Pascal Lupart, président du comité de soutien à deux otages enlevés en novembre 2011 au Mali, dit craindre que les otages se retrouvent aux mains de "seconds couteaux".