Il y a comme une attente troublante chez les cadres des deux partis au pouvoir, le FLN et le RND qui ne semblent pas vraiment pressés d'élire leurs nouveaux chefs plus d'un mois après le départ forcé du duo Ouyahia- Belkhadem .Alors que l'instance transitoire du RND présidée par Abdelkader Bensalah peine à faire l'unanimité et à s'entendre sur un calendrier, au FLN, le Comité Central (CC) ne semble pas lui aussi pressé de se réunir pour ouvrir la boite des candidatures pour remplacer Belkhadem déposé le 31 janvier dernier. Signe que l'ex parti unique attend un signal «d'en haut», le coordinateur du Bureau politique du parti Abderrahmane Belayat, préfère botter en touche. «Je dois, tout d'abord rappeler que nous n'avons jamais fixé de date pour le CC. De ce fait, dire que nous sommes en retard est complètement faux. Ensuite, je tiens à préciser qu'au FLN, nous ne sommes pas pressés d'organiser cette réunion». Rien ne presse vraiment ? Pas si sûr, quand on sait que l'Algérie est à une année d'une élection présidentielle dont le FLN est certainement une pièce importante de l'attelage devant porter la candidature du futur président. Sinon, qu'est ce qui aurait empêché l'état-major du FLN d'ouvrir le débat en son sein pour convoquer un congrès extraordinaire et élire un nouveau secrétaire général ? Dans l'absolu les choses devraient se passer ainsi. Sauf que le FLN n'est pas un parti comme les autres. Et à ce titre, ses cadres fonctionnaires se doivent de garder une oreille attentive aux bruissements du sérail. Ce parti qui domine toutes les institutions élues, n'a pas vocation à faire de l'opposition. C'est pourquoi, il n'a pas non plus le droit de se tromper de casting à fortiori à la veille d'une présidentielle cruciale où, pour une fois, la visibilité n'est pas très évidente. En tant qu'appareil indépendant de sa volonté et de celle de ses militants, le FLN est tout à fait capable de défendre un 4ème mandat pour Bouteflika. Presque le même topo au RND «redressé» de Bensalah qui se fait entendre plus par la guerre des positions entre fidèles de Ouyahia et ceux de Guidoum. Bensalah a plusieurs fois menacé de partir face à l'impatience des frondeurs de vouloir reprendre les commandes du parti. Mais Bensalah qui est par ailleurs un proche de Bouteflika essaye de jouer la morte pour voir plus clair. Là aussi, le RND est sur la même longueur d'ondes que le FLN. Faute d'un oracle en provenance des hauteurs d'Alger, Bensalah temporise pour ne pas se tromper de choix et de décision.