Après l'enlèvement et l'assassinat de la petite Chaïma en décembre dernier et la psychose qui suivit cette monstrueuse affaire à laquelle les algériens ne sont pas habitués, d'autres situations plus graves encore ont provoqué une montée des révoltes au sein de la société. Ce sont celles des deux enfants, Brahim et Haroun qui habitaient la localité “Ali Mendjeli" dans la wilaya de Constantine, qui ont été découverts sans vie. D'ailleurs, c'est la société algérienne qui s'est sentie concernée et a commencé à réclamer des châtiments exemplaires à l'encontre des auteurs de tels actes afin de prévenir de ce genre de crime. Outre la psychose qui s'est instaurée parmi les citoyens, le phénomène devient grave, c'est quand des enfants“montent" un scénario d'enlèvement et qui n'a eu lieu que dans leur imagination. En effet, lors d'une conference de presse organisée jeudi après-midi par le colonel Dounia, commandant du groupement de wilaya de la gendarmerie à Blida, on a appris que mardi dernier, deux fillettes âgées de 9 ans chacune et demeurant à Ouled Yaiche se sont rendues aux environs de 18 h 15 à la brigade de gendarmerie de Bouinan, à quelques 12 kilomètres de leur domicile, pour déclarer au chef de brigade qu'elles ont été enlevées par un inconnu à bord d'un véhicule de couleur grise qui leur a appliqué un chiffon contenant un produit anesthésiant pour les faire tenir tranquille. Une fois arrivées à Bouinan, elles ont repris connaissance et ont réussi à s'enfuir du véhicule. Aussitôt, c'est le branle-bas de combat au sein de toutes les brigades et compagnies de gendarmerie de la wilaya de Blida où le plan barrage systématique pour bloquer toutes les issues de la wilaya de Blida et vérifier tous les véhicules de couleur grise,en plus des brigades mobiles composées de plus de 100 gendarmes qui sillonnaient les rues des villes avoisinantes, toujours à la recherche du véhicule suspect. Entre temps, une psychologue et le chef de la brigade des mineurs se rendirent auprès des deux fillettes pour avoir plus de détails, alors que les parents des deux fillettes ont été avertis. Et c'est là où le bât blesse : les parents ne se sont nullement inquiétés de l'absence de leurs filles et ils n'apprirent ce qui leur est arrivé que par la bouche des gendarmes ! Toujours à la recherche d'indices, les enquêteurs se rendirent à l'école fréquentée par les deux fillettes. En effet, la directrice de l'école déclara que les deux élèves étaient sorties normalement à 11 h 15, laissant leurs cartables à l'intérieur de la classe et ont averti leurs camarades qu'elles allaient s'absenter pour l'après-midi. De son côté, la psychologue remarqua que les deux fillettes ne présentaient aucun signe d'abattement, de peur ou d'inquiétude comme cela aurait dû être le cas si, réellement, elles avaient subi un enlèvement. Les questions leur furent alors posées d'une manière subtile jusqu'à ce qu'elles avouent qu'elles avaient inventé toute cette histoire et qu'elles s'étaient rendues d'Ouled Yaich à Bouinan à bord d'un bus de transport. Elles ont déclaré avoir voyagé sans payer, qu'elles avaient un billet de 200 DA avec lequel elles ont acheté des serviettes hygiéniques ( ?) ainsi que des friandises et déclarer aux gendarmes que c'était leur ravisseur qu'il leur avait achetées. Vu leur âge,elles ont été remises à leurs parents après avoir subi une visite médicale qui ne décela aucun traumatisme physique ou moral. Il faut dire que leur prétendu enlèvement avait créé une véritable psychose auprès de la population blidéenne alors que la rumeur a monté en flèche les informations les plus farfelues. La raison essentielle de tout ce scénario est à relier aux mauvais résultats scolaires des deux fillettes qui ont voulu créer une diversion pour ne pas être blâmées par leurs parents. Toujours dans le même contexte, le lendemain de cette histoire, un citoyen s'est présenté auprès de la brigade degendarmerie d'El Affroun en compagnie de son fils âgé de 9 ans pour affirmer que son fils aurait été kidnappé à sa sortie de l'école, non loin de chez lui. Pour cet enfant, ce sont deux hommes qui l'auraient fait monter de force dans la malle de leur véhicule dans le quartier où il habite et devant tout le monde. Il aurait été jusqu'à Mouzaia et c'est après qu'un citoyen de cette ville aurait crié à l'adresse des deux ravisseurs ‘lâchez-le' que ces derniers se seraient enfuis et qu'il a pu se libérer. L'enquête déclenchée aussitôt permit de découvrir que ce n'était qu'un scénario tiré de l'imagination de l'enfant, toujours à cause de mauvais résultats scolaires et de problèmes familiaux. Au regard de cette situation, un certain nombre de dispositifs meriteraient d'être appliqué tels que l'appel d'urgence à travers le téléphone vert (10/55) afin que les enquêteurs puissent intervenir rapidement en cas de nécessité.