Le printemps arabe tel que nous le percevons n'augure rien de bon. Comment peut-on espérer de bonnes récoltes sans semences ? Nous pouvons certes rêver mais entre le rêve et la réalité, il y a un grand fossé ...! Si la sagesse et la clairvoyance s'en mêle, peut-être, dans ce cas-là, nous pourrons protéger ce frêle et juvénile printemps et lui permettre de fleurir naturellement. La démocratie de l'après dictature n'est pas chose aisée. Elle a besoin d'un environnement sain pour s'épanouir. Les mentalités aussi doivent impérativement être au diapason de la culture démocratique pour espérer atteindre un jour le but escompté. Le passage précipité de l'idée unique à une démocratie ne se fait pas sans cassures et ne se réalise pas en un jour. Tout le monde a applaudi l'avènement du printemps arabe, malheureusement, nous avons oublié l'essentiel qu'est la préparation, au préalable, des mentalités au changement et d'un climat propice à son évolution. Les aléas inéluctables du passage d'un système totalitaire vers un régime démocratique ne se fait pas sans encombre. Tout changement doit, en principe, se faire graduellement et être suivi d'un processus qui tient compte des possibilités et facultés d'adaptation et d'adhésion. Le facteur temps aussi est prépondérant dans ce genre de transfert. Des comparaisons, mal appropriées, ont étés faites entre nos jeunes et frêles démocraties avec celles des pays de référence en la matière. Les berceaux même de la démocratie ont mis un à deux siècles pour en arriver là où ils en sont aujourd'hui. Vouloir bruler les étapes, c'est se diriger vers l'inconnu et Dieu nous préserve des pires catastrophes .Bridez donc vos ardeurs politiques et mettez-vous tous à table pour une large concertation et cessez de rêver et ce pour votre salut et celui de vos pays.
Avant de conclure, j'ose suggérer ce qui suit :
Devant la soif du pouvoir ancrée chez nous, arabes musulmans, je me suis demandé comment éviter les catastrophes et les discordes incessantes chères à nos pays. Je me suis dis que seul, peut être, un pouvoir politique collégial peut convenir aux assoiffés du pouvoir que nous sommes et aussi à notre apprentissage démocratique. Ne l'oublions pas nous sommes novices en la matière. Nous faisons nos premiers pas dans le domaine. Faisons très attention car de ces pas dépendra notre marche future. Je suggère, donc, la mise en place d'une constitution exceptionnelle pour mener à bien le processus démocratique naissant. Pour parvenir à cette solution, il faudra revoir et réviser nos constitutions afin d'imposer et d'instaurer une gouvernance collégiale. Il serait aussi impératif d'inclure à ce type de formule politique la création de hauts conseils de compétence qui réuniraient tous les spécialistes du pays et ce, dans tous les domaines, sans aucune exception. La sagesse, préventif essentiel, peut nous éviter des catastrophes et des drames. Notre inexpérience nous somme et nous oblige à nous unir. De notre union dépendra notre survie.