Ouvert depuis le 1er avril dernier, le Salon du livre d'Oran, qui en est à sa 10 ème édition, draine journellement une foule assez remarquable. Au total, une cinquantaine de maisons d'éditions, toutes nationales, exposent aux chalands des livres de différentes catégories. Seul bémol tout de même, en dépit de la diversité des maisons d'éditions, la littérature reste assez rare. Il faut en effet scruter le Salon de fond en comble pour tomber sur un stand proposant cette catégorie de livres. «C'est la première fois que je viens ici, nous dira un visiteur, je m'attendais à autre chose, j'avoue que je suis un peu déçu, mais n'empêche : je ne retourne pas bredouille, puisque j'ai acheté 3 romans». Ce qui frappe, en effet, à faire un bref petit tour dans les stands, ce sont les livres religieux, qui sont omniprésents. Il n'y a pas un stand qui ne propose pas tout un rayon (voire même plus)! de livres saints ou ayant trait à la religion. Cela a étonné plus d'un. «Pour autant que je sache, il s'agit là d'un Salon du livre et non d'un Salon du livre religieux ! Je n'ai rien contre le fait qu'on expose ce genre de livres ici, mais pas de cette façon, si ostentatoire»!, nous dira un autre visiteur. A cela s'ajoutent les livres de cuisine qui sont étalés un peu partout, pour le grand dam des amoureux de la littérature. Toutefois, ce Salon recèle quelques points positifs : les livres qui y sont exposés se vendent à des prix moindres que ceux qu'on trouve dans les librairies. On trouve ainsi des ouvrages sur la Guerre de libération nationale à des prix assez abordables. Parfois même, on tombe sur quelques raretés : le célèbre livre de Franz Fanon «L'An V de la Révolution algérienne» se cède à 150 DA ou encore, pour le même prix, «La torture sous la République» de Pierre Vidal Naquet. En effet, si les prix de certains ouvrages sont jugés assez chers, d'autres sont presque «donnés», comme nous feront part bon nombre de visiteurs, heureux de se munir en romans, à la fois arabophones et francophones. On trouve même un stand proposant des classiques, dont la publication provient de maisons d'éditions françaises, à des prix atteignant à peine 200 DA. «J'ai acheté «Le portrait de Dorian Gray» à 200 DA, alors qu'en librairie, je l'aurai trouvé à 900 DA au moins, et en poche en plus»! s'exclamera une visiteuse. Le Salon du livre se clôturera le 10 avril prochain, une occasion, donc, pour ceux qui ne s'y sont pas encore rendus, d'aller y faire un tour, afin de s'approvisionner, à peu de frais, en belle littérature... même si faut-il pour cela «fouiner» avec une loupe !