Un Salon très achalandé Le livre religieux était très prisé. Des férus de ce genre d'ouvrages sortaient avec des cartons archipleins. Aux environs de 14 h, l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique, Henry S. Ensher, atterrit au stand des éditions Alpha. Après avoir pris connaissance des publications de cette boîte, il achète l'ensemble des contes pour enfants en langue arabe disponibles sur place. Malika Laïb, l'une des responsables d'Alpha Editions est quelque peu surprise car, contre toute attente, le diplomate s'est adressé à elle dans un arabe châtié. Nous tentons d'approcher l'ambassadeur des Etats-Unis afin d'avoir son avis sur le Salon du livre, mais on nous dit aimablement que le responsable ne peut pas faire de déclaration à la presse. C'est l'une des rares personnalités qui ont fait le déplacement en ce premier jour au Salon. Les autres le feront sans doute à partir de demain. Jeudi dernier, ils étaient des milliers à s'être rués sur les centaines de stands (plus de 500) implantés à l'intérieur des chapiteaux à proximité du stade du 5-Juillet. La chaleur étouffante à l'intérieur des chapiteaux n'a pas dissuadé les visiteurs. Ces derniers n'ont pas cessé de sillonner tout au long de la journée les différents espaces dédiés au livre sous toutes ses facettes. Comme chaque année, le livre francophone était très représenté avec, notamment la présence des plus grandes maisons d'édition françaises, à l'instar de Gallimard. Ce dernier fait partie des stands francophones les plus sollicités à côté de celui des éditions Hachette. Ces dernières ont occupé peut-être le plus important espace à côté de celui de l'Arabie Saoudite sauf que dans ce dernier, et contrairement aux éditions Hachette, il y avait plus d'espace que de livres. En plus, dans le stand de l'Arabie Saoudite, on ne pouvait apercevoir que des livres religieux. En revanche, les éditions Hachette peuvent s'enorgueillir d'avoir participé avec le plus grand nombre d'ouvrages et la plus grande variété de disciplines. Les éditions Hachette, qui occupent plusieurs stands adjacents, sont venus avec des livres qui touchent non seulement à la littérature mais aussi aux sciences humaines et techniques avec le maximum de spécialités. Dans le stand Hachette, le visiteur a l'embarras du choix concernant les dictionnaires de langue française. Hachette, comme durant chaque année, détient peut-être la palme en ne faisant pas de sa présence une participation symbolique, mais vraiment une participation au sens propre du terme. Le stand des éditions Gallimard où il était difficile de se déplacer tant il était bondé de monde en ce premier jour du Salon a, quant à lui, préféré signer sa présence avec le maximum de livres écrits par les plus grands génies de la littérature universelle, de la philosophie et de la psychologie. Ainsi, dans la catégorie de la littérature classique, le stand Gallimard propose pratiquement tous les chefs-d'oeuvre de ce que la France a donné aux lettres à l'image des oeuvres d'Emile Zola, Gustave Flaubert, Victor Hugo, Simone de Beauvoir, Camus, Sartre et la liste est encore longue. Le stand des éditions Gallimard expose à la vente une liste interminable des livres du père de la psychanalyse Sigmund Freud, des philosophes Nietzsche, Platon, Aristote, etc. Des parents d'élèves scolarisés dans des écoles prives sont arrivées avec des listes d'auteurs classiques obligatoires pour leur scolarité. Dans le stand des éditions Gallimard, nous croisons l'écrivain Abderrahmane Yefsah, lauréat du deuxième prix Tahar Djaout. Il relève quelques insuffisances sur le plan de l'organisation mais salue l'initiative qui reste à son avis un rendez-vous à ne pas manquer. Plusieurs autres stands des éditions françaises proposent à la vente des livres fort intéressants, notamment des ouvrages de développement personnel. Mais, il y a lieu de déplorer les prix affichés qui sont parfois de plus de 1500 DA. Pour les livres proposés par les éditeurs étrangers, il n' y a que ceux de format poche qui sont plus ou moins accessibles. Ceux qui s'attendent à trouver les nouveaux romans parus en France, resteront sur leur faim. Le handicap est sans doute leurs prix. Gallimard a certainement tiré des leçons de ses participations précédentes. Un nouveau roman paru en France ne pourra être cédé à moins de 2000 DA à Alger. Ce qui est loin d'être un prix attractif. Dans les stands arabophones, l'ambiance est presque la même sauf que les prix sont beaucoup moins élevés, notamment chez les éditeurs égyptiens et libanais qui proposent des romans à succès à 600 DA. Les éditeurs égyptiens semblaient tout à leur aise durant la journée de jeudi dernier et il ne semble subsister aucun souvenir des fâcheux événements de novembre 2010. Le livre religieux était très prisé. Des férus de ce genre sortaient avec des cartons archipleins. Selon certaines indiscrétions, les livres religieux achetés en grandes quantités lors de ce Salon seront destinés à une seconde vente.