A J-2 de la clôture de la 15e édition du Salon international du livre, les étals de la majorité des stands se sont, contre toute attente, pratiquement vidés. Contrairement à ce que nous avons annoncé dans nos précédents articles, les prix exorbitants d'une bonne partie des livres proposés à la vente, n'ont finalement pas été un écueil insurmontable. En témoigne l'absence de nombreux livres des étals des éditeurs français qui sont très convoités par le lectorat algérien. L'affluence sur les maisons d'édition d'autres pays a été aussi considérable, notamment ceux du Liban, de la Tunisie, du Maroc, de la Syrie et de tous les autres pratiquement. Les stands des maisons d'édition libanaises ont proposé une diversité très importante de livres d'auteurs universels traduits vers la langue arabe. Des traductions, qui ne sont malheureusement disponibles dans aucune librairie algérienne. C'est le cas entre autres, des romans de Dostoïevski, Charles Dickens, le récit d'aventure fantastique d'Henri Charrière «Papillon», Les romans d'Ernest Hemingway, le livre sur L'origine des espèces de Darwin, etc. L'ouvrage de Darwin était proposé par une maison d'édition libanaise au prix de 1400 dinars. Mais sans doute les versions arabes des romans de Dostoïevski sont celles qui coûtent le plus cher. L'un de ces derniers est proposé par l'éditeur à 2600 dinars les deux tomes! Devant le stand Gallimard, sans doute le plus convoité par les visiteurs et bien que les prix ne soient pas attractifs, on a constaté que les clients se ruaient sur les chefs-d'oeuvre de la littérature française. Afin de faire plaisir à ses clients, cet éditeur français qui ne rate jamais le rendez-vous du Salon international du livre d'Alger, propose deux formules d'arrangement. La première consiste à offrir gratuitement un livre de poche pour cinq folios achetés. Mais la formule la plus intéressante est la réduction de 50% appliquée à plus de 100 livres édités par Gallimard. Parmi les ouvrages que le visiteur avait le choix d'acheter à moitié prix, on peut citer l'ensemble des romans, des essais et des pièces de théâtre d'Albert Camus. Le lecteur pouvait également avoir le roman du très lu Tahar Ben Jelloun et intitulé Sur ma mère avec une réduction de 50% mais aussi quelques romans du prix Nobel français de littérature Le Clézio et du tchèque Milan Kundera. La randonnée à travers les stands du Sila se poursuit et l'on découvre que les étals sont également moins achalandés que les premiers jours chez les autres éditeurs français, comme Hachette dont la présence au Sila est impressionnante. Cet éditeur français a occupé plus de cinq stands. Il a fragmenté les livres proposés en plusieurs filières. Ainsi, la littérature a eu son propre espace, le «livre de poche», les livres jeunesse, les livres scientifiques, etc., chaque créneau a eu droit à son propre stand. Cette manière de procéder montre à quel point cet éditeur est professionnel. Les stands proposant des livres de cuisine et ceux des ouvrages religieux mais aussi et surtout les bouquins portant sur le développement personnel et tentant de répondre à la sempiternelle question existentielle «comment vivre heureux?», en arabe ou en français, ont connu l'une des affluences les plus remarquables, particulièrement de la part du public féminin. Aujourd'hui, samedi, le stand des Etats-Unis d'Amérique va offrir gratuitement des livres aux visiteurs, a-t-on appris auprès de l'agent algérien qui s'occupe de cet espace.