En Algérie, où l'Etat subventionne encore la farine, la France tient le marché: sur les 5 millions de tonnes importées chaque année, 4,5 millions sont françaises. En Algérie, où l'Etat subventionne encore la farine, la France tient le marché: sur les 5 millions de tonnes importées chaque année, 4,5 millions sont françaises. Mais en Egypte, plus gros acheteur de blé au monde où le pain est subventionné, elle n'y vend qu'un million de tonnes, sur les 8 millions importées chaque année. Le concurrent le plus redoutable du blé français est le blé de la Mer Noire." La Russie est le principal exportateur de blé sur le marché mondial, reléguant les Etats-Unis au second rang. Avec l'Ukraine et le Kazakhstan, les trois pays de l'ex-Union soviétique pourrait exporter environ 50 millions de tonnes .Ils représentent une menace énorme. ils proposent un blé de meilleure qualité. Le blé français a un taux de protéines de 11,5% quand l'Ukraine, la Russie ou la Roumanie atteignent les 12,5%. Or le taux de protéines est fondamental pour avoir une farine qui se tienne dans du pain de mie par exemple. La France le choix de l'Algérie La France est le premier producteur de blé d'Europe avec 35 millions de tonnes par an. La moitié suffit à la consommation nationale. Le reste part donc à l'exportation et permet à l'Hexagone de dégager un excédent commercial de 7,3 milliards d'euros. Entourés de cartes des voies navigables, les courtiers du Blé examinent devant deux modestes ordinateurs, bien loin des murs d'écrans qui barrent les salles de marchés financiers. En Algérie, "ça décharge bien sauf en période de Ramadan où ils travaillent moins, ce qui pose des problèmes d'évacuation de la marchandise en train dans le pays. On a déjà attendu deux mois qu'un quai se libère". Ce matin, un appel d'offres arrive d'Algérie. L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) achète pour 50.000 tonnes de blé, à livrer en août , explique Loïc Desselas, le directeur du trading international chez InVivo Grains. Un coup d'oeil sur les prix du fret, un autre sur les cours des céréales sur le marché physique, et hop on ficèle une proposition la plus alléchante possible et on l'envoie par fax à Alger. Le blé de la Mer Noire, concurrent redoutable. Sur ce genre de coup, InVivo, premier groupe coopératif français, est en concurrence avec les géants mondiaux des matières premières comme les américains Cargill ou Bunge et face aux autres pays producteurs de blé. "Pour aller en Algérie, faut être très musclé" car ce genre de clients assure les volumes mais ne rapporte pas forcément d'argent. "On fait nos marges avec d'autres", explique Loïc Desselas. De plus, les prix du fret maritime sont au plus bas (20 à 25 dollars la tonne). "Donc tout est possible" car "ça coûte le même prix de faire 150 kilomètres en train en France que de traverser la Méditerranée".