Profitant de la piété et la candeur des citoyens durant cette période du jeûne, de nombreux individus font de l'aumône un métier et une profession pour ramasser le maximum d'argent. Pour cela, ils ont investi les principales artères de la ville à forte fréquentation de la population, sans être inquiétés outre mesure. Par ailleurs, il faut préciser que les actions menées par la direction de l'Action Sociale (DAS), pour mettre un terme à ce phénomène demeurent insuffisantes, d'où la nécessité d'impliquer tous les intervenants. D'ailleurs, une vingtaine de dossiers de «faux mendiants» viennent d'être transférés au tribunal d'Oran à la suite d'une enquête lancée par les services de la direction des Affaires sociales. Depuis plus de deux ans, plusieurs réseaux organisés ont investi les rues d'El-Bahia surtout en période de mois sacré. Ces derniers n'hésitent pas à recourir à tous les stratagèmes pour soutirer de l'argent aux passants. Certains utilisent des enfants en bas âge alors que d'autres présentent des ordonnances, une pratique récurrente. La direction des Affaires sociales a décidé de sévir contre ces pratiques en intensifiant les contrôles. Ces actions sont généralement menées avec les services de la Police pour éviter que la situation ne se complique. Le phénomène est constaté dans presque toutes les artères d'Oran et particulièrement près de la gare ferroviaire, les stations de taxis, de bus, les environs des mosquées, entre autres. Une enquête lancée quelques mois auparavant par le Croissant rouge algérien a révélé l'existence de 52 faux mendiants sur les 169 mendiants recensés au niveau des quartiers d'Oran. Une réalité à laquelle les services compétents doivent faire face, puisque les mis en cause n'hésitent pas à utiliser leurs propres enfants pour susciter la pitié des passants et parvenir à leurs fins. Certains viennent des autres wilayas pour mendier et une fois leur mission accomplie, ils se regroupent pour rentrer chez eux.