Il faut empêcher le scénario de 1973 de se répéter. Cette date qui restera toujours dans les mémoires des mostaganémois a vu la destruction du théâtre de la ville, un joyau architectural qui jouxtait l'ancienne Daïra, dans le silence et la complicité la plus totale des autorités et des élus à l'époque. Maintenant que la vague de démolition ait repris dans divers quartiers pour déloger les gens sinistrés des vieux bâtis, les amoureux de la ville et les professionnels du patrimoine voient en cette transformation, un vrai carnage quand les décisions de ces démolitions ne sont pas réglementées. Les anciens quartiers de Tlemcen, de Constantine et d'Alger ont été soigneusement rénovés avec parfois des coûts qui se chiffrent à des milliards de dinars, tandis que les visages pittoresques des vieux quartiers de Mostaganem sont menacés de destruction ou en voie de disparition, si les notables de la ville, les professionnels du patrimoine culturel, les amoureux de cette ville et les autorités concernées ne réagissent pas. Le quartier du Derb, n'existera plus ! En effet, situé sur le coté gauche de l'ancienne ville arabe, ce quartier précolonial entouré d'une grande muraille constitue à travers les époques le noyau de cette traditionnelle et ancestrale ville de Mostaganem. Un quartier qui abritait jadis, plusieurs lieux et édifices historiques rappelant les vestiges des siècles passés où berbères, arabes, turcs et français se sont succédés marquant leurs passages en laissant chacun leurs empreintes. Mais ce passé riche en réminiscences est révolu et l'infrastructure de cette cité a changé radicalement en raison de la destruction massive de ces bâtisses menaçant ruine dans le cadre du programme de la résorption de l'habitat précaire. Une opération très acclamée par les bénéficiaires mais très contestée par les amoureux de la ville qui dénoncent, une agression massive détruisant des siècles de témoignages et d'histoire au lieu qu'un plan de sauvegarde et de réhabilitation des sites et patrimoines du Derb soit instauré. Les anciens quartiers Arabes de Mostaganem reflètent des constructions originelles adaptées à une architecture rappelant celle de la « Casbah » d'Alger. Une solide construction qui a résisté aux aléas du temps tout en étant vulnérable à l'effet domino en cas de démolition. Les services concernés par cette démolition doivent prendre en considération ce phénomène (l'effet domino) pour éviter les craquelures et les fissures pouvant causer des dommages aux autres demeures intactes et saines qui abritent des familles non concernées par le relogement. Les spécialistes doivent réfléchir à une stratégie de valorisation du patrimoine avant toute action de démolition, mais les choses ne sont pas si simples. On démoli, sans sécuriser le périmètre Tous les experts spécialisés dans la démolition signalent qu'une démolition des structures non sécurisée du périmètre des opérations est un vrai danger pour les riverains. Cette négligence, peu professionnelle, est constatée dans des sites fraichement démolis dans le quartier de « Derb » et « Tobana ».Il est constaté qu'aucune mesure de sécurité n'est respectée, ni des clôtures n'ont été installées pour empêcher tout type d'intrusion. Le piéton peut accéder aux ruines des bâtisses détruites sans gène, ce qui multiplie les risques d'accidents mortels surtout pour les petits enfants qui voient dans ces maisons détruites un terrain de jeu idéal. Cependant un autre phénomène réapparaît après cette opération de démolition c'est ; le squat des lieux détruits. Des maisons rasées ont été vite squattées et transformées en parkings à ciel ouvert. Le terre plein servant auparavant de sol d'habitations détruites reste jusqu'à maintenant non entretenu, ce qui provoque à chaque souffle de vent léger une tempête de poussière affectant les autres demeures non concernées par la démolition dont les habitants de Derb sollicitent une intervention rapide des services concernés pour prendre en charge rapidement les travaux entamés avant le ramadhan et interrompus subitement pour des raisons qui demeurèrent inconnues par le citoyen.