Le problème du vieux bâti (Haouch), au niveau de la commune d'Oran dans le quartier populeux du Derb, persiste. En effet, certains propriétaires de ces carcasses, qui défigurent le paysage urbain, s'opposent farouchement à une quelconque démolition, prétextant que ces bâtisses en ruine sont des «biens communs» à des familles ou fratries. C'est cette démolition, et par voie de conséquence, le recasement des familles qui est au cœur des débats. Il est vrai que les autorités locales et plus précisément le P/APC d'Oran, M. Nourredine Boukhatem s'étaient engagées à poursuivre l'opération de démolition de ces vieilles bâtisses et à recaser les familles : « Notre objectif est clair, nous espérons en finir avec ce dossier et nous allons poursuivre nos opérations après les fêtes de l'Aïd », avait-il déclaré au milieu du mois de Ramadhan. Pour rappel, plusieurs centaines de familles ont été recasées suite à la démolition de leurs haouchs. Cette opération, avait suscité de grands espoirs chez d'autres habitants de ces taudis de la honte. Néanmoins, l'Aïd est passé et les opérations de recasement se sont subitement arrêtées. Pour quel motif ? Et bien, ces haouchs, comme il a été mentionné un peu plus haut, sont la propriété de certains citoyens ‘' récalcitrants'', qui refusent catégoriquement que leurs biens soient démolis sans compensation financière. C'est le cas, à titre d'exemple des «Abdallah« et «Zaidi» ou encore les ‘' Abdelaziz''. De l'aveu même d'un membre de la commission d'Oran, ces propriétaires « s'opposent toujours à toute démolition ». Ce blocage, car il convient de l'appeler ainsi, pénalise au plus haut point les familles qui habitent ces bâtisses qui menacent ruine à tout instant. M. Belaidani Houari l'un de ces locataires, supplie les autorités de procéder à la démolition de leur gourbi et de leur affecter un logement décent : « Nous attendons d'être délivrés de ce calvaire depuis 1991! J'ai formulé de nombreuses demandes de logement. J‘ai tout fait, mais sans grand résultat », dit-il. Avant d'ajouter avec des sanglots dans la voix : « Ma mère est âgée de 74ans et elle dort à même le sol, dans la même pièce que nous tous ! Son seul souhait est de nous voir intégrer un logement décent avant qu'elle n'aille rejoindre son créateur ». Cette situation fait craindre un scénario similaire à celui de janvier 2012, où des émeutes ont éclaté au niveau des différents haouchs de la ville d'Oran. Par la suite, en 2013, et plus exactement au mois de février, un « front » commun regroupant pas moins de douze haouchs de la ville, s'est créé, afin « d'englober l'ensemble des habitants des haouchs de l'ancienne ville d'Oran et de s'unir autour d'un seul objectif, celui de démolir nos vieilles bâtisses et faire pression sur les autorités, dans le but de nous reloger », dira M. Naili, porte-parole des locataires des haouchs du quartier bas du Derb. Toutefois, ce front s'est heurté pour la énième fois à l'avidité de certains propriétaires qui ne veulent en aucun cas parler d'une démolition, sans un « gros pactole » en retour.