Nous avons appris de source concordante que la Direction de la Santé et de la Population de la wilaya d'Oran DSP, en collaboration avec la Direction de l'Education, lancera dans les tout prochains jours, une campagne de sensibilisation sur les effets néfastes de la violence dans le milieu scolaire. Dans ce cadre, une caravane composée de médecins et de psychologues, des unités de dépistage et de santé scolaire, va sillonner les établissements scolaires. Des rencontres et des conférences seront animées sur ce fléau. De nos jours, l'Education s'inscrit dans une conjoncture particulière : celle de la violence, en milieu scolaire qui ne cesse de propager et amorcer un virage, pour le moins drastique, influant sur la vraie mission de l'école qui tente, par tous les moyens, de ralentir la problématique de la violence et donc travailler à sa prévention. Une centaine de cas de violence est traitée, annuellement, par les services concernés de la direction de l'Education d'Oran. Il s'agit de plaintes pour des agressions d'enseignants par les élèves et pour celles d'élèves par les enseignants. Ces chiffres ne concernent que les cas jugés graves. Pour les autres, ils sont réglés par les conseils de discipline de chaque établissement, sans passer par la commission de wilaya. Selon les résultats d'une enquête élaborée par les directions de l'Education et de la Santé, de la wilaya d'Oran, la violence familiale est la première cause de la violence en milieu scolaire. La violence urbaine est aussi mise à l'index. Bagarres, menaces et agressions sur enseignants et port d'armes prohibées, sont devenus monnaie courante, dans nos établissements scolaires. L'élève est tantôt victime, tantôt auteur de faits de violence et l'adulte (enseignant ou agent administratif) peut, lui aussi, se retrouver dans la situation de victime. Quand la violence est, plus ou moins, bien gérée et contrôlée à l'intérieur, elle se déplace à l'extérieur, aux abords immédiats de l'établissement scolaire. La gravité de ce phénomène avait atteint son paroxysme, il y a deux ans, avec la mort, à cinq mois d'intervalle, de deux collégiens, tués par leurs camarades. Selon un sociologue, ce fléau est le résultat de la non-prise en charge de plusieurs points stratégiques, notamment «le maintien, à tout prix, des élèves dans les écoles, même les délinquants, dans le souci de ne pas les jeter à la rue». L'absence de formation citoyenne dans les écoles est, également, une autre cause, a-t-il ajouté, précisant que «le système scolaire n'accorde pas d'importance à la formation citoyenne. Les écoles sont gérées de manière à produire des diplômés uniquement».