Au moment où l'Etat déploie des moyens considérables, pour développer le transport ferroviaire, certains projets sont en train de végéter, à l'image du dédoublement de la voie rapide, entre les stations de Mohammadia et de Hillil ou de la reconstruction du pont effondré sous la voie étroite. Si le premier projet a vu ses travaux achevés, depuis plusieurs mois, il n'a pas pour autant été mis en exploitation. Cette mise en service est pourtant attendue avec impatience, car elle est censée mettre fin aux retards des trains appelés à se croiser. Une situation devenue plus contraignante, avec l'augmentation des rotations de trains de voyageurs sur cette ligne, notamment entre Oran et Chlef, et dont la fluidité dépend en partie de la mise en exploitation de cette double voie, censée assurer ces croisements en toute sécurité tout en gagnant du temps. Le plus étonnant, c'est qu'aux dires d'un responsable du service des infrastructures, la circulation de ces trains se fait déjà depuis quelque temps sur cette nouvelle voie. Pourtant, toutes les conditions techniques semblent réunies pour la mise en exploitation officielle de cette double voie de 30km de long. Les responsables concernés vont-ils attendre la réception du dédoublement du tronçon Hillil-Oued Sly, pour se décider, alors que les travaux de celui-ci ne sont même pas encore lancés? En second lieu, on peut citer le projet de renouvellement du tronçon de la voie étroite reliant Mohammadia à Tizi et qui est achevé, sans pour autant être exploité. Pour rappel, cette liaison est fermée depuis le 10 avril 2007, à la suite de l'effondrement du pont ferroviaire enjambant Oued El-Hammam, au niveau du PK 80+800. Incident qui s'est produit au passage d'un train de marchandises, devant se rendre de Mohammadia à Saïda et qui a provoqué la chute de la locomotive de tête dans le lit de ce cours d'eau. Depuis lors, cette ligne est restée condamnée, au grand dam des nombreux cheminots qui ont été redéployés vers d'autres résidences. Ces décalages dans les plannings contribuent à la mise à mort de cette ligne, qui a pourtant un grand rôle à jouer dans le développement des régions qu'elle traverse. Même le dépôt de Mohammadia, réduit désormais à la maintenance des locomotives de la voie étroite, n'a pas échappé à cette descente aux enfers, qui fait qu'une partie de ses engins a été dirigée vers d'autres cieux. Ce déshabillage a incité de nombreux agents de postuler à une retraite anticipée, manière comme une autre de les pousser vers la porte de sortie. Pourtant, d'après les spécialistes du domaine des infrastructures ferroviaires, le remplacement de ce pont n'est pas chose si délicate et nécessiterait tout au plus un délai de trois mois de travaux. Cette remise en état aurait pu éviter tous ce retard et ses répercutions, sans compter le manque à gagner engendré à cette entreprise, qui souffre déjà de la concurrence des transports routiers. Pour l'anecdote, le transport du carburant qui transitait par cette ligne, pour ravitailler le centre de stockage de Naftal à Bourached (Saïda), est désormais assuré par camions-citernes. On aimerait bien connaître l'impact de cette solution sur les coûts de Naftal sur ce trajet.