Dans cette revue historique les noms se mêlent et se recomposent au nom du souvenir, pour les évoquer dans la rubrique consacrée aux célèbres chahids de la cause algérienne. « Des noms qui ont marqué l'histoire de Mostaganem », nous y revenons sur certains, afin de les faire revivre pour mémoire et marquer ainsi ce jour mémorable du 1er novembre, car lorsqu'il s'agit d'une figure historique, c'est la société ou les enfants de sa région qui revendiquent son héritage, le récupère et le remémore, bien que la réalité soit inscrite au cœur du présent quand elle n'est pas réduite au seul discours idéologique de sa légitimation. Peu de travaux ont été consacrés au chahid, Berraîs Abderrahmane, ainsi qu'à d'autres, qui ont été au feu de l'action durant la colonisation. Personnalité modeste, Le chahid, Berrais Abderrahmane est né le 29/05/1911 à Tijditt Mostaganem, il est le fils de Berrais Abdellah et KHedidja Ould Adda. orphelin de père étant enfant, il a suivi ses études à l'école Mehdi benkhedda (ex ; Jaumaire ). Par la suite il ira vivre chez son oncle Berrais Hamida qui résidait dans la wilaya de Saida. Auprès de cet oncle Abderrahmane apprendra le métier de cordonnier. Il sera appelé en 1931 au service militaire français qu'il effectuera en Syrie, de retour en Algérie il sera mobilisé encore et fera son service à Boufarik puis à mazagran. Berrais Abderrahmane, adhérera tout d'abord aux scouts musulmans El Fallah en 1935, il fera aussi du théâtre, avec l'association « Tahdibia » qui était animée par M. Abdelkader Belmekki, hadj Ali Bensadoun, Mohamed Belkhouane , Sadek Benghali et Norddine Benguedouz; ils présenteront à l'époque une pièce intitulée «le dernier des Abeucérages » qui aura un grand succès, mais attirera l'attention des autorités coloniales qui l'interdira, mais malgré cela, la troupe théâtrale continuera dans la clandestinité et interprétera d'autres pièces en 1937 comme celles de « L'avare » « le Dentiste atomique » et de nombreuses autres. En 1945, il rejoint Djemaiete El Ouléma comme responsable au niveau de la wilaya de Mostaganem, et assurera la distribution du journal « El Basair », En 1948 il rejoindra l'UDMA de Ferhat Abbes et deviendra responsable, l'on pouvait compter à cette époque, Dr Bentami Djilali, Benguettat Adda, Benderdouche Abdelkader, Bensadoun Ahmed, Benderdouche Djelloul, Djelouate Abdelhamid dit Said, Bensmain Abdelkader, khelifa Ali dit Filali, Benameur Harag, Benslimane Mohamed, Khelifa Abdelouaheb, Ghoumri Benhamdada Sadek, Benanteur Kaddour , Belkebir Mazouz, Si Abdelkader El Achaachi. Ils avaient la responsabilité de faire la propagande en distribuant les journaux « Egalité » qui sera interdit et par la suite, « La République Algérienne ». Il se consacra à la sensibilisation des citoyens en allant dans les douars et les contrées les plus éloignées en organisant des réunions, entre autres dans la Madrasa de Cheikh Mesbah avec l'aide d'autres militants. Il était toujours accompagné à ces réunions par la petite « Belayachi KHedoudja » sa nièce parce qu'elle maitrisait à la perfection la langue arabe. En 1954 Berrais Abderrahmane, avec le groupe il rejoint le FLN, le bureau de liaison était son magasin de cordonnerie, qui se trouvait dans l'ex rue de Sig en face de l'hôpital, assurant ainsi l'acheminement des armes et c'était Benbrahim Mohamed dit El Menkoub qui se chargeait de les remettre à qui de droit, quant aux médicaments, la livraison était assurée par Beryati Laarej et Stambouli M'hamed), les finances quant à elles étaient collectées par Ghoumri Benaouda, Benchhida Abdallah et Hassaine Mostepha). Pour ce qui était de la liaison avec L'ALN stationnée dans le maquis des Hachems, celles-ci était assurée par Amour Hamou dit El Hachmi un handicapé. Celui-ci malgré, les couvre-feux et la surveillance de l'administration française, Il organisait avec ses compagnons, des assemblées nocturnes parfois sous la présidence du défunt Boumenjel Ahmed, jusqu'au jour où ils furent contraint de changer de lieu, car ils se sentaient surveillés par le capitaine Salamero qui les avait pris en filature, les rencontres et les réunions seront organisées au niveau de Tijditt chez un certain Chehanbi dit Zelabi Said. En 1955 il sera sollicité par son collègue Benguettat Adda pour s'installer en Egypte, mais n'ira pas en fin de compte. En 1957 le Chahid averti par son neveu Abdelkader, sera contraint de quitter l'Algérie. Surveillé par la DST, il finira par être arrêté dans l'après-midi du 11 septembre 1957, à son domicile de Tijditt. Il sera interné au camp de concentration de Sidi Ali appelé « Camp de la mort » ou il subira les pires sévices et les pires tortures .Insulté et humilié Le Chahid Berrais Abderrahmane, fit une dernière tentative en frappant les soldats qui le tenaient en criant Allah Ou Akbar, c'est alors qu'il sera frappé à la tête par un coup de barre de fer qui lui sera fatal, du fait qu'il rendra l'âme le jour même.