Le maire de Paris Bertrand Delanoë a déclaré lors de sa visite à Alger que la capitale française se devait d'avoir "le courage de regarder la vérité" sur la répression sanglante, le 17 octobre 1961, d'une manifestation pour l'indépendance des Algériens à Paris. "Dès l'année de mon élection en 2001 j'ai voulu que Paris dise la vérité, rende hommage aux victimes du massacre du 17 octobre 1961, lorsque les Algériens, à la conquête légitime de leur indépendance, ont été réprimés et jetés à la Seine avec beaucoup de morts", a déclaré le maire en visitant le Jardin d'Essai, l'un des joyaux d'Alger réhabilité avec le concours de la ville de Paris. Bertrand Delanoë, qui se définit comme "un enfant du Maghreb" - il est né en Tunisie en 1950 -, a jugé que la "coopération concrète", comme celle relative au jardin ou à l'urbanisme devait s'accompagner de valeurs. Sinon "on passe à côté d'une chance de réunir les jeunesses de nos pays qui n'ont qu'une envie, c'est de vivre en paix". Dans ses déclarations, à quatre mois et demi de la fin de son mandat, Bertrand Delanoë a aussi évoqué le destin commun des deux capitales par le baptême de lieux à Paris portant le nom de personnalités importantes pour les deux pays: une place de l'Emir Abdelkader, une autre place Maurice Audin, ce jeune mathématicien communiste mort sous la torture en 1957 pour défendre l'indépendance de l'Algérie, ou une bibliothèque baptisé du nom du grand penseur algérien Mohamed Arkoun décédé en 2010. Ces trois lieux sont situés dans le 5e arrondissement de Paris. Arrivé dimanche soir à Alger pour un deuxième voyage officiel après une visite en 2005, Bertrand Delanoë a été reçu par le wali d'Alger Abdelkader Zoukh pour discuter des axes de la coopération entre les deux capitales. Tous deux ont ensuite visité le jardin d'Essai, un des plus beaux jardins au monde, construit par les Français dès 1832 et réhabilité depuis 2003 avec le concours de la Ville de Paris. Un total de 11 experts ont prêté main forte aux Algériens pour restituer toute sa majesté à ce jardin qui avait beaucoup souffert de la guerre civile dans les années 90.