A quelques jours de la convocation du corps électoral, ils sont déjà près d'une dizaine à annoncer leur candidature pour la prochaine élection présidentielle, prévue en avril prochain. Mais, que savons-nous de ces candidats ? Hormis deux ou trois noms, comme Sofiane Djilali, président de Jil El Jadid, Moussa Touati, président du FNA, Ahmed Benbitour, ex chef de gouvernement, ou encore de Yasmina Khadra, réputé beaucoup plus pour sa production littéraire que pour son parcours politique, la plupart des postulants demeure inconnu du grand public. C'est le cas, par exemple, de Rachid Nekkaz. Né en France, Rachid Nekkaz, sans parcours politique particulier en Algérie, est réputé pour ses échecs répétés dans plusieurs consultations électorales...en France. Faute des 500 parrainages exigés par la Loi française, il n'a pas pu postuler à l'élection présidentielle de 2007 pour laquelle il avait annoncé une année auparavant sa candidature. En 2011, il échoue aussi dans les primaires socialistes, passage oblige pour postuler à l'élection présidentielle de 2012 remportée par François Hollande. Alors qu'il fera parler de lui, après sa mobilisation contre la Loi sur le port du voile, notamment en s'engageant à payer les amendes des contrevenantes, Rachid Nekkaz va ramasser la gamelle en n'obtenant aucune voix lors de l'élection législative partielle de 2013 pour le remplacement du poste de député du ministre du budget, Jérôme Cahuzac poursuivi par la justice. Après avoir abandonné sa nationalité française, il se lance dans la course à la présidentielle, en Algérie, en se présentant comme candidat de la jeunesse et pour le changement. Parmi ses promesses, la surpression du service militaire obligatoire et le doublement des visas pour les jeunes. Il y a aussi Kamel Benkoussa. Inconnu au bataillon, économiste de formation, il fait sans doute, à travers sa candidature, une intrusion dans le monde politique qu'il a souvent brocardé en privé. Conscient des enjeux économiques de l'heure, il entend, s'il venait à être élu, s'attaquer à la mauvaise gouvernance et réformer les institutions. Autre inconnu : l'ex ministre, au début dans années 90, Ali Bounouari. Etabli depuis une vingtaine d'années en Suisse, il postule, lui aussi, pour apporter le changement. Candidat de la modernité, comme il se définit, il soutient que son programme électoral est centré notamment sur la gouvernance politique, affirmant que la prochaine échéance électorale «constitue l'ultime chance de redressement du pays». Connu seulement des milieux initiés, Bounouari demeure un grand inconnu auprès du large public. Tout comme d'ailleurs, Abdelaziz Belaid, président du front Al Moustaqbal, ancien de l'UNJA ou encore Ali Zaghdoud, du Rassemblement algérien, un responsable qui n'apparaît qu'à l'approche des échéances électorales. Dès lors, il est à se demander sur les réelles chances de ces candidats à accéder à la magistrature suprême. S'agit-il simplement pour faire de la figuration ou alors pour jouer les lièvres ? Car en plus de passer l'écueil de la collecte des 75000 signatures, ces candidats sont appelés à convaincre un électorat jeune, dépolitisé et gavé de promesses sans lendemains. Ils doivent aussi s'appuyer sur des moyens conséquents et des appareils politiques capables de mobiliser. Encore qu'ils doivent s'assurer de la neutralité de l'administration et de la maitrise des mécanismes du fonctionnement de notre système politique. Chose qui n'est pas, à priori, le cas. A moins que pour eux, il s'agit beaucoup plus d'avoir une visibilité et de se construire une envergure en perspective d'échéances futures. Ali Benouari annonce officiellement sa candidature Ali Benouari, qui est un ex-ministre du Trésor du gouvernement de Sid-Ahmed Ghozali (1991), a déclaré, dimanche à Alger, sa candidature à l'élection présidentielle 2014 en se présentant comme le "candidat de la modernité". Benouari, qui était l'invité du forum du quotidien francophone "Liberté", a dévoilé les grands axes de son programme électoral "centré notamment sur la gouvernance politique", affirmant que la prochaine échéance électorale "constitue l'ultime chance de redressement du pays". Agé de 62 ans et jouissant de la double nationalité algérienne et suisse ,l'ex-ministre a précisé qu'au cas où il remporterait la prochaine élection présidentielle, il ne fera qu'un seul mandat pour "assurer une transition pacifique", assurant qu'il était "prêt" à renoncer à sa nationalité suisse pour se conformer à l'article 73 de la Constitution algérienne. L'article stipule que pour être éligible à la présidence de la République, la candidat doit jouir uniquement de la nationalité algérienne d'origine. Détaillant un peu plus son programme, M. Benouari a indiqué qu'il allait axer son travail sur les réformes politiques et institutionnelles et sur l'ouverture sur le monde à travers notamment, a-t-il expliqué, la réforme du secteur de la justice, la décentralisation des pouvoirs et une "profonde" réforme monétaire et fiscale. Il a également plaidé pour la dissolution de l'Assemblée nationale populaire (APN) et la tenue d'élections législatives pour élire une Assemblée constituante qui sera chargée de rédiger la nouvelle Constitution du pays, se déclarant partisan du régime parlementaire. A propos de l'ouverture sur le monde, il a souligné que l'Algérie est une "plaque tournante" de la région et "doit assumer cette position". Il a plaidé pour la création d'un espace régional "Afrique du Nord" au lieu de l'Union du Maghreb arabe (UMA) qui pourrait intégrer même l'Egypte pour "constituer un regroupement régional plus fort".