Depuis plus de trois décennies, le Maroc mène contre l'Algérie une guerre froide qui ne dit pas son nom, une guerre médiatique et diplomatique sur fond de crise autour du dossier du Sahara occidental qui s'est développé à un tel point que le royaume chérifien n'a même pas respecté les symboles de la République. Sans se soucier des sentiments des citoyens du pays voisin et frère, il a arrangé la profanation de l'emblème national algérien. Depuis la fameuse guerre ‘'Amgala'' de 1975 suite au retrait de l'Espagne du Sahara espagnol où le Front Polisario luttait pour sa liberté contre l'occupation marocaine, le royaume du Maroc s'est retourné contre l'Algérie pour l'obliger à lâcher le Polisario. Refusant de vendre ses principes et de retirer son soutien au peuple sahraoui qui milite pour son indépendance, l'Algérie s'est retrouvée ainsi impliquée dans une guerre sans merci : « la guerre d'Amgala ». C'est la sagesse des dirigeants algériens, qui ont tout fait pour arrêter cette hémorragie de sang que le pire a été évité, qui a failli faire entrer les deux peuples voisins dans une guerre sans fin où la facture des morts aurait pu être lourde pour les deux pays. Malgré ce corps à corps entre les deux pays, l'Algérie a joué grand, elle a su développer une diplomatie sage et prudente, favorisant ainsi la voie de la paix sur la voie des canons de chars. En 1991, le Maroc et le Polisario signent un accord de cessez-le-feu, préalable à un référendum d'autodétermination. Malheureusement, ce référendum n'a toujours pas eu lieu et le Maroc contrôle toujours 80 % du territoire du Sahara occidental .Ce conflit avait causé jusqu'à aujourd'hui la mort de plus de 16 000 personnes. Une guerre de propagande et de tension diplomatique contre l'Algérie et une guerre terroriste et injuste contre le peuple sahraoui, c'est le nom de la guerre que le pouvoir marocain se livre depuis près de 30 ans. En ce début d'année 2014, le Maroc s'abstient toujours à présenter ses excuses à l'Algérie suite à la violation, en novembre dernier, du siège de son consulat général à Casablanca et de la profanation de l'emblème national. Cet acte ne peut que confirmer la honte d'un comportement de haine et de méprise de la part des gouvernants marocains contre l'Algérie et ses institutions. Devant cette nouvelle agression, l'Algérie a riposté par la bouche de son ministre des affaires étrangères, qui a tenu à adresser aux responsables marocains un message de vœux de bonne année assez inédit et assez clair. Ramtane Lamamra, « il faut pour l'instant oublier la réouverture des frontières terrestres et la question du Sahara restera un problème de décolonisation aux yeux du voisin de l'est ». Donc, la réouverture des frontières algéro-marocaines, ne sera pas pour demain et l'Algérie ne cédera pas au chantage du Maroc en ce qui concerne la question du Sahara, pour Alger le Maroc est le dernier colon du 21 siècle aux yeux du monde. En donneur de leçon au monarque chérifien, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra a estimé que « les frères marocains savent parfaitement ce qu'ils pourraient et devraient faire pour que les relations bilatérales connaissent un cours normal ». L'ampleur du dommage causé aux relations entre le Maroc et l'Algérie par l'agression perpétrée contre le consulat général d'Algérie à Casablanca et par la profanation de l'emblème national, ne sera sans doute pas oubliée. Et l'année 2014 sera aussi une autre année de tension dans les relations entre les deux pays !?