Il semblerait que la célébration de certaines journées mondiales ne bénéficient presque d'aucun intérêt de la part des autorités censées les fêter et c'est ainsi qu'elles passent sous silence et sans la moindre manifestation les marquant. Cela parait être le cas de cette journée particulière qui fête les zones humides, ces lieux laissés à l'abandon et sans la moindre protection, comme la plaine d'El Mactaa menacée de toutes parts par les eaux usées provenant de son oued embourbé, la multiplication des décharges sauvages sur ses abords et le pâturage excessif des nomades qui l'occupent à l'année. Célébrée tous les 2 du mois de février de chaque année, la journée mondiale des zones humides commémore la signature de la Convention sur les zones humides, adoptée le 2 février de l'année 1971, à la ville iranienne de Ramsar, au bord de la mer Caspienne. Depuis, des organismes gouvernementaux, des organisations non gouvernementales et des associations du mouvement écologique profitent en cette occasion pour lancer des campagnes de sensibilisation, destinées au public pour les informer sur les valeurs et les avantages des zones humides en général, et de la Convention de Ramsar en particulier. C'est sous le slogan "Zones humides et agriculture, cultivons le partenariat" que cette journée particulière sera fêtée à l'école d'éducation à l'environnement du jardin botanique du Hamma à Alger et également à travers certaines villes du pays où existent les zones humides. Ces magnifiques sites naturels jouent un rôle important dans la préservation de la biodiversité, pour la flore variée, les poissons et les oiseaux migrateurs qu'ils abritent. A l'échelle nationale, l'Algérie compte un millier de zones humides, dont une cinquantaine d'importance internationale ont fait l'objet d'une inscription au titre du Traité «Ramsar». En ce sens, la zone humide d'El Mactaa, partagée entre les wilayas d'Oran, de Mascara et de Mostaganem ne semble jouir d'aucun privilège de la part des autorités concernées par sa protection et sa promotion au titre qui lui a été attribué par le traité international. D'une année à l'autre, ce merveilleux site de grands faits historiques (lieu des célèbres batailles livrées par l'Emir Abdelkader contre l'armée coloniale, et également du débarquement des alliés venus libérer le monde du nazisme envahissant ), et refuge d'oiseaux migrateurs venant des quatre coins de la planète, sombre davantage sous la menace des eaux usées qui débordent de l'oued qui traverse sa plaine, des décharges sauvages qui se multiplient sur ses abords et surtout de la destruction de sa végétation par le pâturage durant toute l'année par les nomades qui le squattent en permanence. Cette zone humide en question abrite encore des petits lacs impressionnants qui demeurent hautement pollués par ces rejets qu'il est encore temps de combattre par la mobilisation de ceux qui sont censés défendre un si joli site, car si rien n'est fait à l'avenir, cet espace d'une riche histoire et de biodiversité risque de finir par s'étouffer totalement et par conséquent de perdre définitivement tous ses repères historiques et toutes ses richesses en faune et flore.