En Libye, alors que le pays est déchiré par des violences communautaires, ces dernières semaines, la France et par la voix de son chef d'état-major de l'armée française, l'amiral Edouard Guillaud, qui quittera ses fonctions le 15 février prochain, évoque une occupation militaire étrangère de la Libye. Le chef d'Etat major général des armées françaises, l'amiral Edouard Guillaud, a plaidé, lors d'une conférence de presse, pour une nouvelle intervention militaire en Libye en vue de l'adoucir, a rapporté Le Figaro. L'intention de cet officier ouvertement exprimée, a augmenté les inquiétudes d'un retour, du colonialisme français au nom d'un impératif sécuritaire qui se veut, justifié. ‘‘L'idéal serait de pouvoir monter une opération internationale avec l'accord des autorités libyennes, Mais quelles autorités?", avait déclaré à la presse l'amiral Edouard Guillaud, qui quittera ses fonctions le 15 février prochain. "Le problème du sud libyen, c'est qu'il faut d'abord qu'il y ait un Etat dans le Nord. Ensuite il y a plusieurs états au sud-libyen, il y a Koufra, à coté de la frontière égyptienne, et la zone de Sebha, un trou noir susceptible de devenir le nouveau centre de gravité du terrorisme" a souligné l'Amiral Guillaud, devant les membres de l'association des journalistes de défense, rapportait le journal Le Figaro. Cette déclaration du responsable militaire français, eut des réactions mitigées de parts et d'autres de la méditerranée. Des spécialistes des questions stratégiques et de défense en France, trouvent à la proposition de l'amiral, un fond justifié mais expliquent son impossibilité : ‘‘Cela me paraît pour le moment totalement irréaliste. D'abord, il faudrait un mandat. On ne va pas refaire appel à la Résolution 1973 adoptée en 2011 pour justifier une nouvelle intervention. Ensuite, il y a un gouvernement légitime en Libye. Jusqu'à nouvel ordre, aucun acteur politique en Libye n'a parlé de demander une intervention internationale. Or, c'est la condition numéro un pour qu'une intervention ait lieu. L'idée d'une telle opération me paraît totalement déconnectée des réalités du terrain, et des réalités légales et sociales libyennes. Il ne faut pas oublier que la Libye est dans un contexte de guerre civile'' a déclaré Patrick Haimzadeh, chercheur français spécialiste de la Libye, dans une interview accordée par lui, au site JOL Press. C'est dans ce sens qu'est allé le général Vincent Desportes, professeur de stratégie à Sciences Po et HEC, sur le journal français Le Point, il a déclaré : ‘‘Le besoin d'une intervention est avéré, mais son déclenchement, lui, est impensable. Certes politiquement Paris est capable de s'engager, mais techniquement, c'est impossible et ce, pour une seule et bonne raison : La France est déjà au-delà de ses capacités d'engagement d'unités''. L'Algérie, par la voix de la presse locale, a laissé exprimer sa terreur d'une telle probabilité d'intervention en Libye qui mettrait en péril la viabilité du pouvoir en place. Coté libyen, le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Abdelaziz, a dit vouloir discuter de la proposition française, rapporte l'agence Ecofin, ‘‘Nous, les Libyens, nous ne voulons pas d' une intervention militaire étrangère, mais une coopération sur la formation des soldats, sur l'équipement, les armes. Je ne sais pas si l'opinion publique, le gouvernement ou le Congrès accepterait la présence de militaires étrangers mais il faut examiner l'initiative française'', a-t-il déclaré.