Les citoyens ne savent plus sur quel pied danser. Ils sont tiraillés entre la cherté de la vie et la rareté du lait et de certains produits pharmaceutiques. En effet, le lait en sachet, cette denrée alimentaire de base, se fait de plus en plus rare dans les magasins d'alimentation générale. A l'instar des quartiers de la ville de Chlef, plusieurs communes vivent aussi au rythme de la pénurie du lait en sachet. Dans les différents points de vente de cette importante agglomération, il n'y a pas, nous dit-on, une seule goutte de ce produit. Au niveau d'une supérette, les 150 sachets de lait livrés quotidiennement tôt le matin par l'unité des Arribs sont écoulés sur-le-champ. «Il faut se lever très tôt et faire la queue devant les commerces pour pouvoir acheter, plutôt « arracher », un sachet», nous dit-on encore. Emboîtant le pas à son voisin, un sexagénaire a tenu à ajouter en guise de réponse à ceux qui rentrent bredouilles chez eux : «Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt.» Les stocks de poudre de lait disponibles sont pourtant suffisants pour couvrir la demande, apprend-on. Les pouvoirs publics sont décidés à importer de nouvelles quantités importantes de lait en poudre pour faire face à cette pénurie qui touche certaines régions du pays, y compris celle de la plaine du Chéliff. Par ailleurs, les pères et mères de famille qui ont des enfants en bas âge ont dû, faute de lait en sachet, recourir au lait en poudre. Certains ont failli être victimes, particulièrement leurs enfants, d'une intoxication alimentaire due à la consommation d'une poudre de lait de marque Lolait, qui s'est avérée impropre à la consommation, selon un communiqué du ministère du Commerce, qui fait état de retrait par ses services de 16,6 tonnes du lait en poudre. A quand le règlement de cette crise qui persiste et qui frappe de plein fouet toute une wilaya ? Cette pénurie, qui continue à faire des mécontents, a rendu les citoyens coléreux. « Je suis complètement désemparée. D'une part, il y a la grève dans les écoles, et d'autre part, le lait en sachet qui est pratiquement introuvable », nous dira une jeune femme au sortir d'un marché couvert. En somme, le ministre de l'Agriculture aurait menacé le groupe Giplait de procéder à la fermeture de ses unités réparties à travers le territoire national si la crise du lait en sachet persisterait encore. Selon certaines informations, rien ne justifierait cette pénurie puisque la poudre de lait est en abondance. Selon les échos, la situation est similaire dans certaines wilayas. Pour pallier cette déficience incongrue, les ménages se rabattent comme ils le peuvent sur les boîtes de lait en poudre, dont le prix reste relativement cher par rapport au faible pouvoir d'achat du consommateur. Pire encore, lors de la récente crise de lait en sachet, le prix d'un sachet de lait, signalons-le, a atteint les 45 DA voir 50 dans certaines localités notamment les bourgades isolées, ce que redoutent encore les consommateurs.