Le marché de la friperie d'El Hamri a fait le plein ces deux derniers jours où il a été investi par des centaines de pères de familles, issus généralement du milieu défavorisé et des petites bourses venus acheter des effets vestimentaires à leurs progénitures à deux semaines de la célébration de l'Aïd El Fitr. Sur ce registre, il faut noter que malgré les mesures d'interdiction de l'importation prises par les pouvoirs publics pour encourager la production locale, à l'occasion de la promulgation de la loi des finances 2011, le marché de la friperie demeure une destination privilégiée d'un nombre important de citoyens, particulièrement ceux appartenant à la frange de la société à bas revenus. A quelques jours de l'Aïd, les magasins de friperie sont légion. Les petites bourses optent pour cette solution pour vêtir leurs familles quelquefois nombreuses. Ils attendent les nouveaux arrivages pour avoir le choix et font parfois de bonnes affaires. Après la hausse des prix des fruits et légumes, qui a marqué le début du mois de Ramadhan, une autre augmentation a été décidée annonçant l'approche de l'Aïd. La fièvre des prix a touché les vêtements. Devant cet état de fait, les parents qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts se ruent actuellement vers la friperie «de luxe», en vue de satisfaire les demandes de leurs enfants. La friperie est le reflet parfait de la triste réalité économique qui se traduit par la baisse du pouvoir d'achat du citoyen algérien. Hommes et femmes y passent des heures entières à trier de grandes quantités de linge entassées pour y dénicher la perle rare, celle qui ne paraît pas friperie et qui ferait l'affaire devant la grande famille le jour de l'Aïd. «Dans certains cas, ils trouvent des articles de marque, jamais utilisés auparavant et qui ont été orientés vers le marché de gros en raison d'un défaut de fabrication», dira un vendeur de «Bala». C'est la ruée, ou presque, vers les boutiques de friperie, devenues, ces dernières années, une destination privilégiée des ménages. «C'est la misère qui pousse à la fripe», ajoute le vendeur. Au-delà des prix accessibles pratiqués dans les boutiques de friperie, la qualité du produit proposé est aussi mise en avant, à telle enseigne que même des gens aisés fréquentent régulièrement les lieux. «On y trouve de tout, pour tous et pour toutes les bourses. Que ce soit hommes, femmes, adultes ou enfants. Des habits classiques aux accoutrements dernière tendance», dira une autre dame. Ça va de 100 dinars à 1.000 dinars. «Chemise à 200 dinars, pantalon à 400 dinars, baskets à 300 dinars. Avec 1.000 dinars, j'ai réussi à habiller mon fils», rapporte tout sourire cette mère de cinq enfants. La friperie reste la source d'approvisionnement des milliers de familles à Oran en vêtements usagés. «La friperie est, pour nous les pauvres, notre seul moyen d'acheter des vêtements à des prix abordables», affirme une autre dame. D'énormes quantités de friperie continuent d'atterrir à Oran.