Malgré l'interdiction de la pêche du corail dans les eaux territoriales algériennes, en vigueur depuis une décennie, l'exploitation sauvage et illégale de cette importante richesse marine continue et prend, de plus en plus, des proportions inquiétantes, particulièrement au niveau des côtes d'El-Kala et de Mostaganem. En effet, dans l'après-midi de vendredi dernier, les éléments de la gendarmerie nationale ont pu mettre la mainmise sur 4 kg de corail à Bahara, une petite agglomération balnéaire relevant de la commune d'Ouled Boughalem, à l'extrême Est de la daïra d'Achaacha. Agissant sur informations, la section spéciale de sécurité et d'intervention (Saïka) en collaboration avec la brigade locale de la gendarmerie nationale ont perquisitionné une maison où ils ont saisi 4 kg de corail rouge, une espèce d'une grande valeur. Pris en flagrant délit, deux individus, natifs de la région, ont été arrêtés. Les corailleurs clandestins usent, souvent, de procédés prohibés permettant d'énormes prises de corail tels que les explosifs (bâtons de dynamite) ou la croix de Saint-André. Des procédés qui détruisent l'environnement marin, ce qui induit une surexploitation qui empêche la régénération naturelle des colonies de coraux et qui met en péril tout l'écosystème marin. L'activité du corail est très lucrative puisqu'un kilogramme de corail est cédé, au bas prix, à 800 euros. Pour certaines espèces, cela peut atteindre 15 000 euros. Un gain facile qui attire de plus en plus de braconniers sans scrupule. Le corail ainsi pillé atterrit en Europe via la Tunisie en suivant un circuit bien entretenu et protégé par la maffia du corail. Il est temps pour les services concernés de mobiliser les moyens nécessaires afin de sauver la biomasse et l'environnement marin d'un massacre certain et irréversible.