L'épidémie de fièvre hémorragique Ebola s'est déclarée au début de l'année 2014 en Guinée avant de gagner le Liberia puis la Sierra Leone. Le virus mortel touche de plus en plus de personnes. Les pays les plus riches du monde réunis au G20 en Australie se sont engagés samedi à «éradiquer» l'épidémie d'Ebola qui a fait plus de 5000 morts en Afrique de l'Ouest et touche désormais un autre pays de la région, le Mali. Notons que plus de 5 200 morts à ce jour, presque 15 000 contaminations, un bilan qui ne cesse de s'alourdir. Ebola se propage toujours même si un ralentissement est noté. Par ailleurs, un médecin sierra-léonais infecté par Ebola dans son pays est arrivé aux Etats-Unis où il sera traité au sein du Nebraska Medical Center (centre), spécialement équipé pour soigner les malades atteints du virus, a annoncé l'établissement. Le Dr Martin Salia, résident américain qui travaillait à l'hôpital Connaught de Freetown, est le premier ressortissant sierra-léonais malade d'Ebola à être transporté aux Etats-Unis, où ont déjà été traités neuf cas dont la plupart avaient contracté la maladie en Afrique. Alors qu'il était resté globalement épargné jusque-là avec un unique décès, le Mali a annoncé vendredi avoir enregistré en trois jours trois morts sur quatre cas de la fièvre hémorragique et placé plus de 250 personnes sous surveillance. Cette nouvelle a relancé l'inquiétude même si Kinshasa a par ailleurs annoncé samedi la fin d'une plus petite flambée d'Ebola qui a fait une cinquantaine de morts dans une zone isolée de la République démocratique du Congo. De leur côté, les membres du G20 ont dit «s'engager à faire tout ce qu'il faut pour éradiquer l'épidémie et à couvrir ses conséquences économiques et humanitaires à moyen terme», selon un communiqué publié au premier jour du sommet de Brisbane, dans l'est de l'Australie. Mais le texte ne révèle aucun engagement financier tangible, disant seulement que les pays du G20 vont «travailler via des coopérations bilatérales, régionales et multilatérales, et en collaboration avec des acteurs non gouvernementaux». Ils «saluent l'initiative du FMI de débloquer 300 millions de dollars supplémentaires pour endiguer Ebola et réduire les pressions sur la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, à travers des prêts préférentiels, réductions de dette et subventions». Avant l'ouverture du sommet, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, présent au G20, avait insisté sur «la nécessité d'intensifier la réponse internationale». Le Togo, qui coordonne la lutte contre Ebola en Afrique de l'Ouest, a lui aussi exhorté la communauté internationale à «ne pas relâcher l'effort». Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié vendredi, l'épidémie a fait 5177 morts sur 14 413 cas dans huit pays, les plus touchés étant la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. Une bonne nouvelle est venue samedi de RDC où le ministre de la Santé, Félix Kabange Numbi, a annoncé la fin de l'épidémie 42 jours après l'enregistrement du dernier malade, soit deux fois la période d'incubation. Mais le décès ces derniers jours au Mali de trois personnes sur quatre testées positives à l'Ebola, après une toute première victime fin octobre, fait craindre une propagation de l'épidémie à ce vaste pays d'Afrique de l'Ouest.