1.-La sphère financière doit être au service de la sphère réelle. Faute d'une véritable révolution culturelle pour inculquer l'esprit d'entreprise et libérer l'ensemble des énergies créatrices, la dominance de la mentalité spéculative a un effet négatif sur le développement dans la mesure où tout développement fiable le capital argent doit se transformer en capital productif. L'énergie étant au cœur de la sécurité des Etats et des stratégies mondiales, nous devrions assister entre 2O15-2O25 à une profonde reconfiguration géostratégique pétrolière et gazière mondiale avec une profonde restructuration au profit des grandes compagnies et sur le plan géostratégique à un duo- USA-horizon 2O2O, en tant que régulateur mondial, n'existant pas de divergences stratégiques entre les USA et l'Europe mais certaines divergences tactiques de court terme. L'objectif serait affaiblir la Russie, la Chine achetant encore plus des bons de trésor américains, un cours en moyenne annuelle de 65-75 dollars permettant à la Chine d'économiser entre 4O-5O milliards de dollars- et beaucoup plus à un cours inférieur à 6O dollars. Cette baisse transitoire permettrait un transfert aux pays consommateurs d'un montant variant entre 11OO et 15OO milliards de dollars, une perte d'environ 3OO-4OO milliards de dollars pour les pays OPEP. Les maillons faibles sont donc la Russie, le Nigeria, l'Algérie et le Venezuela déjà en semi faillite et dans ce contexte, selon nos informations l'on s'achemine dans quelques mois à un Accord USA-Europe avec l'Iran grand géant en hydrocarbures aux portes de l'Asie.Pour un cours inférieur à 7O dollars, cela donnera une recette à Sonatrach de moins de 5O milliards de dollars et la situation serait plus dramatique. Encore que certains observateurs introduisent pour justifier une hausse des prix,la future élection aux USA et la rivalité connue Démocrates -Républicains, ces derniers dominés par les groupes pétroliers qui n'ont pas intérêt à avoir un prix de cession bas. Mais n'oublions jamais, que la politique étrangère des Etats Unis d'Amérique, autant d'ailleurs que celle de la France, quelque soit le parti au pouvoir, ne change pas fondamentalement les objectifs stratégiques de la politique étrangère. 2.- La suprématie de la sphère financière spéculative sur la sphère réelle et les distorsions entre les profits spéculatifs en hausse, pas ceux de véritables entrepreneurs créateurs de richesses durables, sans oublier la détérioration de notre environnement par un modèle de développement et consommation énergétique qui a besoin d'une transformation face à une population mondiale dépassant 7 milliards d'âmes et allant rapidement vers 10 milliards, expliquent largement l'essence de cette crise. Afin de protéger la banque des activités, certains experts préconisent de séparer les banques de dépôts des banques d'investissement. Les banques seraient autorisées à user de l'épargne qu'elles ont en dépôt pour prêter aux ménages, aux entreprises et à d'autres banques, mais ne devraient plus être autorisées à acheter des titres comme l'achat d'actions ou toute acquisition de produits financiers titrisés. C'est dans ce cadre qu'il y a lieu globalement de repenser l'essence de la crise mondiale actuelle afin d'éviter du replâtrage en ne s'attaquant pas à l'essence de la crise qui a des similitudes avec celle de 1929, avec une tendance protectionniste néfaste à terme, bien qu'existe une situation différente du fait de l'interdépendance des économies (mondialisation) et l'apparition de nouveaux acteurs (pays émergents d'où le passage du G7 au G20). Certes, nous assistons à une tendance à la baisse au profit des pays émergents comme la Chine, l'Inde, le Brésil. Exemple la part du PIB Europe est passé de 3O,35% en 2OO5 à 23,12% fin 2O13 et les USA pour la même période de 29,O6% à 22,43%. Le PIB de la Chine qui vient de dépasser celui des USA ne doit pas faire illusion devant ramener le PIB par rapport au nombre d'habitants approchant 1,5 milliard d'habitants. En effet, d'après les données publiées en octobre par le Fonds monétaire international (FMI), si l'on prend en compte le PIB exprimé en parité de pouvoir d'achat (PPA), un outil qui mesure le pouvoir d'achat des monnaies par rapport à un panier de produits, la Chine s'impose comme la première puissance économique mondiale en 2014, avec un PIB de 17 632 milliards de dollars, dépassant les Etats-Unis, dont le PIB en PPA s'élève à 17 416 milliards de dollars. Mais en 2015, les Etats-Unis arriveront une nouvelle fois en tête. Le FMI estime le PIB des USA à 18 287 milliards de dollars. Un chiffre en progression de 5% sur douze mois. L'Union européenne reste la première zone économique mondiale en termes de (PPA-184OO milliards de dollars). Les trois piliers de la Triade (UE, EUA, Japon) représentent 52,1 % du PIB mondial en 2013 et 3O% des exportations mondiales (35% incluant la Corée du Sud). Les échanges intra européens dépassent les 6O%, les USA représentant plus de 17% et la Chine 8,5%, et ce pour une population incluant le Japon, d'environ un milliard d'habitants mais avec une concentration du revenu : Il reste donc un long chemin à parcourir pour la Chine afin d'avoir un revenu par tête d'habitant équivalent à celui des USA et de l'Europe. La tendance est tracée mais implique un nouveau modèle de consommation énergétique mondial et une répartition plus juste du revenu mondial. 3.-Selon une étude de Natixis « dans la zone euro, au total, en trente ans, ce sont quelque 150 % du PIB de l'ensemble qui sont partis vers les marchés financiers au lieu d'aller aux salariés et donc aussi à l'Etat, par l'intermédiaire de la TVA, alors que la fortune cumulée des 0,2 % les plus riches de la planète est estimée à 39 000 milliards Cet argent a-t-il profité à la recherche ou à l'investissement ? Non. ». Aussi, il existe un déphasage entre la dynamique économique et la dynamique sociale comme le montrent les derniers événements mondiaux des nantis de protestation contre l'actuel système financier. Certes, il ne faut pas avoir une vision utopique, le système financier est nécessaire comparable au sang humain afin d'éviter la paralysie de la machine économique, mais il doit être au service de l'économie réelle. La monnaie, dont les réserves de change qui ne sont pas un signe de développement, n'est qu'un signe qui doit accompagner la production et non la dominer. Les fondateurs de la science économique, disons l'économie politique, Smith, Ricardo, Karl Marx et plus près de nous Schumpeter, Keynes ont écrit la valeur c'est-à-dire comment extraire la plus- value à partir du travail condition sine- qua non de la richesse des Nations. Actuellement existe une crise de la théorie économique qui influe sur les politiques économiques, les politiques étant tétanisées face à l'ampleur de la crise mondiale, n'ayant plus de référence expliquant les tâtonnements et l'absence de vision stratégique en ce monde turbulent en perpétuel mouvement. Le prolongement de cette situation serait catastrophique pour l'économie mondiale devant tirer les leçons de la crise d'octobre 1929 et celle de 2008 du fait des interdépendances des économies. La reprise économique mondiale en cours, étant encore fragile, on ne peut pas exclure l'hypothèse d'une rechute dans les prochaines années, s'il advenait que la dépense publique se ralentisse et que la croissance ne soit pas reprise par l'entreprise privée, et ce à mesure de l'atténuation de l'impact des mesures de relance budgétaires et monétaires sur la croissance. Il y a urgence d'un renouveau qui implique plus de réformes de fond et non des replâtrages (équilibrisme ou statut quo suicidaire, devant s'attaquer à l'essentiel et non au secondaire),la refonte du système économique mondial, plus de moralité surtout des dirigeants qui doivent donner l'exemple et plus de justice sociale qui ne saurait signifier égalitarisme source de démotivation. 4.-La nouvelle géostratégie et les nouvelles mutations énergétiques mondiales interpellent à plus d'un titre l'Algérie.Différents scénarios ont été élaborés depuis juillet 2O14 et la réunion interministérielle présidée par le chef du gouvernement le 15 décembre 2O14 devrait aboutir à un recadrage budgétaire,dans le prolongement de sa circulaire transmise aux membres du gouvernement et ce afin d'éviter les impacts désastreux de la chute des cours de 1986. . Mais cela n'est pas suffisant devant entrer dans le cade d'une véritable stratégie hors hydrocarbures dans le cadre des nouvelles mutations mondiales et surtout la maîtrise des subventions (28% du PIB) sans ciblage, source d'injustice sociale. Cela passe par la maîtrise de l'information en temps réel,qui s'est effrité, rendant impossible toute bonne action et prévision, qui devient un enjeu stratégique tant pour un pays que pour la sûreté de l'entreprise, afin de défendre sa compétitivité. Car les enjeux sont importants; Ils sont d'ordre politique ayant des incidences diplomatiques. Les informations obtenues permettent d'anticiper les événements et les tendances dans l'environnement interne et externe La connaissance qui en résulte aide les politiques et les dirigeants politiques dans la planification des actions futures. Les enjeux sont aussi d'ordre économique. L'utilisation de l'intelligence économique acquise à l'extérieur renforce l'avantage concurrentiel des entreprises nationales, la sécurité économique étant partie intégrante de la sécurité nationale. C'est pour cette raison, que les gouvernements apportent leur assistance dans l'enseignement et l'éducation des dirigeants d'entreprise, afin qu'ils utilisent l'intelligence économique pour renforcer leur habilité en matière de gestion, ainsi que l'appui au secteur économique pour l'accès au volume important d'informations sur le commerce international détenu par les départements et agences ministériels. Mais le facteur déterminant au moment où des ajustements sociaux douloureux s'annoncent, pose la problématique des relations dialectiques entre la morale (l'éthique) et le développement souvent négligées par les économistes. Une nouvelle gouvernance mondiale et locale au niveau central et local avec de nouvelles institutions adaptées s'imposent à la nouvelle situation. Cela passe par une société mondiale plus participative, une réelle décentralisation pour une participation citoyenne, atténuant la concentration des revenus en faveur des couches spéculatives destructrices de richesses et la dominance des rentes, qui deviennent inquiétants pour le monde de demain.