Selon un rapport du cabinet américain Global Financial Integrity (GFI) intitulé «Flux financiers illicites issus des pays en développement : 2003-2012», l'Algérie a enregistré près de 16 milliards de dollars de flux financiers illicites en dix ans, soit une moyenne de 1,575 milliard de dollars de fuite de capitaux par an. Une perte considérable et un manque à gagner colossal pour le Trésor public. L'Algérie, souligne ce rapport publié par notre confrère El Watan dans son édition de ce vendredi, a été classée à la 46e place sur 151 pays concernés par ce fléau. Le cabinet américain révèle également que les fuites de capitaux ont augmenté crescendo depuis le début des années 2000, avec 490 millions de dollars enregistrés en 2003, pour atteindre progressivement 2,259 en 2006 et un pic de 3,378 milliards de dollars en 2008 et 3,172 en 2009. Pour l'année 2012, dernière année ciblée par le recensement des actes de transfert illégal, ce sont 2,620 milliards de dollars qui ont été sortis illégalement d'Algérie au détriment du développement de la croissance, de l'emploi, et du bien-être de la population. Le classement des pays où interviennent les plus importantes fuites de capitaux place la Chine au premier rang avec 1250 milliards de dollars entre 2003 et 2012 et 250 milliards de dollars pour la seule année 2012, suivie par la Russie avec 973 milliards de dollars sur dix ans et le Mexique avec 514 milliards de dollars sur la même période. Viennent ensuite l'Inde, la Malaisie, l'Arabie Saoudite, le Brésil, l'Indonésie, la Thaïlande et le Nigeria. « L'idée reçue a toujours été que l'Occident injecte de l'argent en Afrique, grâce à l'aide étrangère et aux autres flux de capitaux du secteur privé, sans recevoir grand-chose en retour. Notre rapport inverse le raisonnement : l'Afrique est en situation de créancier net par rapport au reste du monde depuis des décennies », a déclaré Raymond Baker, Directeur du centre de recherche et de défense GFI, basé à Washington, lors de la présentation du rapport.