Pour faire face à la chute libre des prix du pétrole, le Gouvernement algérien a décidé le gel des recrutements dans la Fonction Publique, le report des grands projets dont le caractère n'est pas urgent et des restrictions sur les dépenses de fonctionnement des administrations et institutions publiques, a annoncé le Premier ministre Abdelmalek Sellal, visant à «sauver» le pays d'une crise économique d'une grande ampleur qui s'annoncerait en 2015. Le Gouvernement algérien a décidé de geler les recrutements dans la Fonction Publique pour faire face à la baisse des prix du pétrole, la principale ressource du pays, a annoncé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. "Pour 2015, les recrutements dans la fonction publique, tous secteurs confondus, seront gelés", a déclaré le Premier ministre. La fiscalité pétrolière contribue pour 80% au budget de l'Etat en Algérie qui tire plus de 95% de ses recettes externes de la vente d'hydrocarbures. Outre le gel des salaires, "les grands projets qui ne revêtent pas un caractère urgent, à l'exemple des chantiers de tramway et de transport ferroviaire, seront reportés", selon M. Sellal qui a aussi fait allusion à un gel des hausses de salaire. En 2011, le gouvernement algérien avait fortement augmenté les salaires des fonctionnaires, une mesure qui avait permis d'enrayer les revendications sociales nées dans le sillon du "Printemps arabe", déclenché en Tunisie voisine. Ces augmentations ont conduit à une poussée inflationniste et la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, avait appelé le gouvernement, lors d'une visite en 2013 à Alger, à limiter les dépenses publiques de l'Etat afin de juguler cette poussée. M. Bouteflika a qualifié la crise pétrolière de "sévère" et jugé que ses conséquences à court terme étaient "imprévisibles". Toutefois, il a exclu à ce stade toute remise en cause de la politique d'investissements publics, qui demeure le moteur de la croissance et de la création d'emplois et décidé de maintenir son programme quinquennal (2015/2019) d'un montant de près de 250 milliards de dollars (environ 200 milliards d'euros). Mobiliser les Algériens pour lutter contre le gaspillage Afin de faire face à la crise pétrolière, le président de la République Abdelaziz Bouteflika a chargé le gouvernement d'informer et de rassurer l'opinion publique sur les effets de cette crise sur l'économie nationale, et de mobiliser les Algériens contre ''le gaspillage'', un phénomène qui a tendance à devenir un fait de société en Algérie, de certains produits de large nécessité et soutenus par l'Etat. Il s'agit notamment du pain, de la farine, de l'huile pour les produits de consommation, mais également de la consommation de l'énergie électrique, des carburants, de l'eau, et même des médicaments. La facture des achats de céréales pour les 10 premiers mois de l'année a dépassé les 2 milliards de dollars, celle des médicaments à 1,65 milliard de dollars, alors que 30% du PIB de l'Algérie sont consacrés aux transferts sociaux. Ces différentes mesures doivent ainsi permettre aux Algériens d'être à l'écoute des efforts entrepris par le gouvernement pour faire face à cette situation de crise, d'y adhérer, même si, estime la même source, ''la conjoncture, actuelle, aussi préoccupante soit-elle, est de nature à stimuler les capacités de réaction de l'économie algérienne''. En dépit du sombre tableau qu'il a brossé de la situation économique, le Premier Ministre se veut rassurant : «L'Algérie n'est pas dans la même situation qu'en 1986 ; nous n'avons pas de dette extérieure et nos réserves de change vont nous permettre de tenir le coup pendant au moins quatre ans», a-t-il souligné.