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VISITE EN ALGERIE DU SECRETAIRE D'ETAT BRITANNIQUE DES AFFAIRES ETRANGERES ET DU COMMONWEALTH : Renforcer la coopération sécuritaire et économique algéro-britannique
La visite s'inscrit dans le cadre des tensions géostratégiques que connait la région mais également en vue de renforcer la coopération économique. 1.-Le secrétaire d'Etat britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth, Philipp Hammond, effectue une visite de deux jours en Algérie en vu d'approfondir le dialogue politique, de consolider et de promouvoir les relations politiques, économiques et de partenariat, notamment, suite aux progrès enregistrés au plan des relations d'ensemble entre les deux pays, et de la nouvelle dynamique de coopération qui s'est traduite récemment par la visite à Londres, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et de la tenue du premier forum économique algéro-britannique »,selon le communiqué du Ministère des affaires étrangères algérien. Le terrorisme étant une menace planétaire, seront abordés les aspects sécuritaires, dans la région dans la mesure où l'Algérie et la Grande-Bretagne ont convenu de renforcer leur coopération sécuritaire qu'ils veulent ériger en partenariat stratégique. Selon l'ambassadeur de Grande-Bretagne Andrew Noble, dans une interview donnée le 21 janvier 2015, ce qu'a vécu l'Algérie, durant la décennie noire, est « incomparable ».Rappelons en janvier 2013, la venue en Algérie de Sir John Sawers, premier responsable du Secret Intelligence Service (SIS), une première. Egalement sera abordé le renforcement de la coopération sur le plan économique , objet de cette contribution , faisant suite à la feuille de route défini précédemment avec le représentant du Premier ministre britannique, chargé de la promotion du partenariat économique avec l'Algérie, Lord Richard Risby. 2. Le Royaume-Uni est présent dans le secteur traditionnel des hydrocarbures, notamment à travers BP, Shell et BG, mais également dans d'autres domaines tels que l'éducation (Linguaphone), les infrastructures (Biwater), les industries pharmaceutiques (GSK), les produits à la consommation (Unilever), les services financiers (HSBC), ainsi que le transport (BA). Sans oublier les récents contrats signés avec Hospital Group pour la construction d'un CHU à Tlemcen de 500 lits. Petrofac a obtenu un contrat de 970 millions de dollars étant une association entre Sonatrach (40%), l'espagnol Repsol (29,25%), l'allemand RWE (19,5%) et l'italien Edison (11,25%), pour la construction d'une usine de traitement de gaz au Sud. Lors de la dernière visite du premier ministre algérien en Grande Bretagne deux accords dans le domaine de la santé ont été signés. Il s'agit d'un accord signé par Saidal avec le groupe international, Clinica Group, spécialisé dans la recherche clinique et présent en Algérie depuis 2007. L'accord porte sur l'accompagnement du plan cancer-Algérie, plan national de lutte contre le cancer. Le deuxième accord a été signé entre Saidal et la société anglo-suédoise de recherche biopharmaceutique, Astra Zeneca. L'accord en question comprend deux volets. Le premier concerne l'échange d'expertises et de savoir-faire à court, à moyen et à long terme, le deuxième est relatif à l'exploration des pistes de collaboration pour la fabrication locale de médicaments. 3.- Les échanges commerciaux étaient relativement modestes, ayant atteint, en 2010, 2 milliards de dollars, dont 1,260 milliard d'exportations algériennes et 771 millions de dollars d'importations. Mais elles ont fortement progressé entre 2012/2013 de plus de 50%. Selon les statistiques douanières algériennes pour 2013, du point de vue des exportations, nous avons l'Espagne avec 10,33 milliards de dollars, Italie 9, Grande-Bretagne 7,2 milliards de dollars soit 10,91%, France 6,8 et USA 5,33 en baisse de plus de 50% (du fait de la production du pétrole et gaz de schiste). Du point de vue des importations : Chine 6,8, France 6,2, Italie 5,0, Allemagne 2,9, USA 2,4 et Grande-Bretagne seulement 1,2 milliard de dollars soit 2,4%. Ainsi, le total des échanges en 2013, importation et exportation entre l'Algérie et la Grande-Bretagne, est évalué à 8,4 milliards de dollars. Mais rapporté aux indicateurs macro-économiques, elles sont dérisoires. L'on doit pour une appréciation objective replacer chaque pays au niveau de son poids réel au sein de l'économie mondiale. La population algérienne est d'environ 39 millions d'habitants et celle de la Grande-Bretagne de 64 millions. Le PIB de l'Algérie est de 220 milliards de dollars, totalement irrigué par les hydrocarbures. Celui de la Grande-Bretagne est de 2210 milliards de dollars (agriculture : 0,7% ; industrie : 21,6% ; services : 76,9%) avec un PIB par habitant estimation de 2012 de 37 800 dollars. L'Algérie uniquement pour les biens a importé 55 milliards de dollars (il faut ajouter 11 milliards de dollars de services) et exporté 63 milliards de dollars (97% d'hydrocarbures), soit au total 113 milliards de dollars importations et exportations. La Grande-Bretagne a importé en 2013 pour 680 milliards de dollars et exporté 472 milliards de dollars, soit importation et exportation environ 1152 milliards de dollars. C'est le troisième plus grand exportateur et le quatrième plus grand importateur au monde de services commerciaux, et le dixième plus grand exportateur et le sixième plus grand importateur de marchandises. 4.-En résumé, espérons que cette visite, dynamisera un partenariat gagnant-gagnant, autant que tous les autres partenariats (USA-France- Russie-Chine- et autres pays émergents) permettant surtout le transfert technologique et managérial, La bonne gouvernance et l'économie de la connaissance sont le fondement de tout processus de développement faible afin de densifier le tissu productif algérien. Les réformes structurelles, conciliant efficacité économique et une très profonde justice sociale, ne peuvent être le fait d'étrangers mais de la seule volonté politique interne si l'on veut réaliser cette transition d'une économie de rente en déperdition, à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales. Le véritable nationalisme des algériens quelque soit le niveau de responsabilité se mesurera à l'avenir par leur contribution à la valeur ajoutée interne condition sine qua non de la réabsorption de la pauvreté et du chômage. Tout en n'oubliant jamais que toute entreprise privée locale ou internationale est guidée par la seule logique du profit, d'où l'importance de l'Etat régulateur stratégique en économie de marché concurrentielle, loin de tout monopole public ou privé, qui doit lever les contraintes, surtout cette bureaucratie paralysante, à la mise en œuvre d'affaires saines créatrice de valeur ajoutée au profit exclusif de l'Algérie.