Le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi a salué la décision du cinéaste franco-algérien, Lyès Salem, de se retirer du festival d'Ashdod, en Israël, jugant qu'une projection du film en Israêl affecte la sensibilité des Algériens, qui vouent un attachement indéfectible à la cause palestinienne. Le cinéaste franco-algérien Lyès Salem a annoncé dimanche qu'il renonçait à ce que son film "L'Oranais" soit diffusé dans le cadre du festival d'Ashdod, en Israël, à la suite d'une réaction hostile des autorités algériennes et d'une pression des militants de la cause palestinienne notamment via les réseaux sociaux. "J'ai demandé aux responsables du festival d'Ashdod de retirer le film de la programmation" de l'évènement prévu pour se dérouler du 8 au 11 juin, a annoncé le cinéaste, dans une lettre publiée par le quotidien El Watan. Il a ajouté que les producteurs algériens et français n'étaient "en rien responsables de cette sélection au festival". L'Algérie a participé à hauteur de 21% au financement du film, coproduit avec une société française. L'Oranais est une fresque historique qui raconte la désillusion de deux amis qui ont fait ensemble la guerre d'Algérie (1954/62), mais dont les chemins se séparent après l'indépendance. Lyes Salem a expliqué avoir accepté dans un premier temps l'invitation parce qu'il a eu "peut-être la naïveté de penser que l'art et la culture peuvent encore faire bouger les lignes" politiques au Proche-orient. Le cinéaste indique n'avoir jamais envisagé de se déplacer personnellement à Ashdod, une ville israélienne située à une quarantaine de kilomètres de la bande de Gaza. Notons que l'Agence pour le rayonnement culturel, dépendant du ministère de la Culture algérien, a vigoureusement critiqué l'annonce de la programmation du film à Ashdod. "Nous condamnons vigoureusement (...) cette participation qui va à l'encontre de la position politique de l'Algérie", qui n'a pas de relation avec Israël, a écrit l'Agence dans un communiqué publié par la presse. Dans sa lettre, le cinéaste franco-algérien explique s'être mis en relation avec des artistes palestiniens avant l'annonce de son retrait. "Si je suis profondément convaincu que l'on peut boycotter beaucoup de choses mais pas la culture, je me range de leur côté parce que malgré toutes les nuances que je pourrais apporter, c'est tout d'abord à leur camp que j'appartiens", conclut-il.