En marge de sa participation à une réunion de haut niveau au caire, le Ministre des Affaires Maghrébines porte-parole de la diplomatie algérienne au Maghreb, a appelé à une solution politique au conflit qui déchire la Libye depuis la chute de Kadhafi en 2011. Aujourd'hui, plus que jamais, Alger a fait part de sa vive préoccupation concernant le climat d'insecurité que traverse la Libye actuellement, une crise sans précédent en raison de la mainmise des groupes terroristes et leur avancée vers les pays voisins. Réunis dimanche au Caire, les responsables Algériens, Egyptiens et Italiens ont appelé à une solution politique au conflit qui déchire la Libye, à la veille de la reprise, sous l'égide de l'ONU, des négociations entre Parlements libyens rivaux pour parvenir à un accord sur un gouvernement d'union nationale. Plongée dans le chaos depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi et déchirée par des combats entre milices lourdement armées, la Libye est divisée entre deux autorités qui se disputent le pouvoir et doit en plus faire face à la montée en puissance du groupe de l'Etat Islamique (EI). Depuis plusieurs mois, l'émissaire de l'Onu Bernardino Leon tente de rapprocher les points de vue des autorités rivales pour obtenir un accord sur un gouvernement d'union nationale. Dimanche, le Ministre des Affaires Maghrébines, de l'Union Africaine et de la Ligue Arabe, Abdelkader Messahel a affirmé que la situation en Libye était une question sécuritaire importante pour l'Algérie, il a souligné que les entretiens qu'il a eus au Caire avec les ministres des Affaires Etrangères égyptien Sameh Chokri et italien Paolo Gentiloni ont été marqués par une convergence de vues sur l'urgence de trouver une solution politique à la crise libyenne et de former un gouvernement d'union nationale. Lors d'une conférence de presse organisée ce dimanche au Caire,les responsables égyptiens, algériens et italiens ont apporté leur "soutien" aux tractations menées par l'émissaire onusien. Le Ministre des Affaires Etrangères italien Paolo Gentiloni a ainsi appelé les parties libyennes à "trouver rapidement une solution qui satisfasse tout le monde". Selon le ministre italien, un accord politique en Libye permettrait de juguler le flux de migrants qui quittent les côtes de ce pays pour tenter de rejoindre l'Europe et notamment l'île italienne de Lampedusa, à 300 km de là.Le vide politique en Libye est en effet une aubaine pour les passeurs, qui ont les mains libres dans ce pays qui dispose de 1.770 km de côtes, même si le gouvernement installé à Tripoli, non reconnu par la communauté internationale, a récemment lancé un plan de lutte contre l'immigration clandestine. L'Egypte redoute que les milices jihadistes qui occupent une partie de l'est de la Libye, en particulier celles affiliées à l'EI, ne mettent en péril sa frontière occidentale, la forçant à ouvrir un second front alors que l'armée combat dans le Sinaï (est) un groupe très actif qui a fait allégeance à l'EI. Et l'Algérie, également pays frontalier de la Libye, a accueilli ces derniers mois des négociations entre représentants des principaux groupes politiques libyens pour favoriser un règlement politique. L'objectif de M. Leon est en effet de trouver un accord avant le début, le 17 juin du ramadan, le mois de jeûne musulman.