François Hollande effectue lundi une visite éclair de quelques heures en Algérie, durant laquelle il rencontrera le Président Abdelaziz Bouteflika, pour s'entretenir sur la relation bilatérale entre les deux pays, et parlé du rôle clé dans le processus de résolution des crises malienne et libyenne, tout en s'employant à conforter le partenariat entre Paris et Alger qui connaît une phase d'apaisement sans précédent. Le président français ne sera accompagné que par le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius et une dizaine d'élus et personnalités. Notons que cette visite présidentielle, qui débutera en début d'après-midi et s'achèvera dans la soirée vers 22H00, a été précédée de plusieurs déplacements de ministres français et d'un Forum économique franco-algérien qui a réuni des responsables et entrepreneurs des deux pays le 11 juin à Paris.Le 20 décembre 2012, lors d'une première visite d'Etat à Alger, M. Hollande avait contribué à l'apaisement en reconnaissant solennellement devant le parlement Algérien "les souffrances" infligées par "la colonisation française". En avril, le secrétaire d'Etat français chargé des Anciens combattants s'est déplacé en Algérie pour rendre hommage aux victimes algériennes du massacre de Sétif, qui avait fait des milliers de morts il y a 70 ans. Depuis 2012, les relations entre Paris et Alger se sont aussi intensifiées dans la lutte contre le terrorisme pour laquelle l'Algérie joue un rôle clé, notamment au Sahel et en Libye. Alger a notamment largement contribué à la signature des accords pour la paix et la réconciliation au Mali du15 mai, et c'est dans la capitale algérienne que la rébellion malienne à dominante touareg s'est engagée à les signer à son tour le 5 juin. Concernant la Libye voisine, en plein chaos et gangrenée par la progression du groupe Etat islamiste, les Algériens "sont pragmatiques et centrés sur les questions de stabilité et de sécurité", se félicite Paris. Sur le plan bilatéral, les deux pays sont soucieux d'intensifier leur "partenariat stratégique" signé en 2012. "Il faut multiplier les projets de coproduction pour créer des emplois et associer Français et Algériens dans la conquête de nouveaux marchés", aider l'Algérie "à diversifier son tissu économique", affirment les dirigeants français à Paris. Une nécessité alors que l'économie algérienne dépend entièrement des hydrocarbures, dont les cours se sont effondrés depuis un an. Mais la France veut absolument récupérer le rang de premier fournisseur de l'Algérie conquis en 2013 par la Chine. Actuellement, Paris est le deuxième partenaire de l'Algérie avec des échanges s'élevant à 10,5 milliards d'euros en 2014. Quelque 7.000 entreprises françaises exportent en Algérie et 450 y sont installées : quelques grands groupes comme Alstom, Lafarge, Danone ou encore Renault mais surtout de PME, ce qui représente 40.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects, selon la Chambre algérienne de commerce et d'industrie. Sur le plan politique, Paris évite soigneusement de parler de politique où de la succession d'Abdelaziz Bouteflika, comme avait évoquée la presse française. François Hollande "ne se mêlera ni directement ni indirectement" de la question de la succession de M. Bouteflika qui, à mon sens, affirmait récemment un diplomate français.