Le président du Mali Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé dimanche à Alger pour discuter avec son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika de la mise en œuvre de l'accord de paix dans le nord de son pays. L'Algérie a joué un rôle important dans les longues négociations qui ont abouti à un accord pour la paix et la réconciliation au Mali, signé par le gouvernement et ses alliés en mai à Alger et la rébellion à dominante touareg en juin à Bamako. Cet accord, visant à instaurer une paix durable dans le nord du Mali, a toutefois été mis à mal par la reprise des hostilités. Mais, mi-août, des affrontements meurtriers ont opposé dans le nord du Mali des groupes armés pro-gouvernementaux à la coordination des mouvements de l'Azawad, la rébellion à dominante touareg. L'Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, signé en juin dernier à Bamako, passe actuellement dans sa phase de "test" par les différents acteurs et "tout doit être mis en œuvre" pour son application, a indiqué lundi à Alger, le ministre malien des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. "L'Accord d'Alger est en train de passer maintenant dans sa phase de test par les différents acteurs. Nous savions qu'il y aura des difficultés. Ce qui est important et malgré les incidents sur le plan sécuritaire ces derniers temps, l'Accord se révèle un motif essentiel", a déclaré à la presse M. Diop à l'issue de l'entretien qu'il a eu avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra. La rencontre s'inscrit dans le cadre de la visite de travail et d'amitié du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta en Algérie. Il a précisé avoir convenu, à ce propos, avec la partie algérienne sur l'importance de la mise en application de l'Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali. "Nous avons convenu qu'il était important pour que tout soit mis en œuvre pour sauver l'Accord et que toute violation de cet accord soit sanctionnée", a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de la mise en application de l'ensemble des dispositions de l'Accord pour permettre au Mali de retrouver la paix. Les autorités maliennes "vont exiger l'application de l'Accord d'Alger avec fermeté sur toutes les parties prenantes", a-t-il dit. Il a en outre, précisé que le Mali partage les mêmes défis avec l'Algérie, d'où l'importance de travailler ensemble pour "pouvoir minimiser les forces hostiles, aujourd'hui, à l'accord", citant l'exemple des narcotrafiquants et des terroristes. Evoquant par ailleurs, le volet bilatéral, M. Diop a précisé que la question de "réactiver" tous les mécanismes bilatéraux dont le Comité bilatéral stratégique était à l'ordre du jour. Il a annoncé dans ce cadre, la tenue dans les prochaines semaines de la Commission algéro-malienne de haut niveau, appelant par la même occasion, les hommes d'affaires algériens à venir investir au Mali.