C'est à Alger, un certain 15 novembre 1988, aux premières heures de l'aube, que naquit l'Etat palestinien indépendant. Mais l'histoire en a décidé autrement parce que des dirigeants occidentaux et américains ne l'entendent pas de cette oreille. A ce jour, le peuple palestinien se débat pour trouver une issue le menant vers son indépendance totale. Ironie du sort, il y a 62 ans, jour pour jour, Ben Gourion proclamait la création de l'Etat israélien, en s'appuyant sur la légalité internationale conférée par une résolution des nations unies fraîchement votée. Il s'agit de la fameuse résolution 181 qui consacrait le partage de la Palestine en deux Etats. Pour leur part, les israéliens n'ont pas attendu longtemps pour asseoir leur Etat. Les Palestiniens, quant à eux, se sont vus refuser le droit d'établir leur Etat conformément à la même résolution. Depuis cette date, les dirigeants israéliens, appuyés par leurs protecteurs américains, refusent aux palestiniens de jouir de leur souveraineté, en se référant à cette même résolution qui, cependant, au départ, garantissaient les mêmes droits aux deux peuples. Mais ce droit à été spolié et les palestiniens se sont vus contraints à l'exil parce que privés, au départ, d'une partie de leur territoire, puis aujourd'hui de toute leur patrie. A cette époque plus de 60.000 palestiniens ont pris le chemin de l'exil en abandonnant tout ce qu'ils possédaient sous le regard complice la nation entière. Certains d'entre eux ne reverront jamais leur terre, hélas ! Le 15 novembre 1987 restera marqué à jamais dans la mémoire des vivants qui, sur les terres d'exil et sur leur propre terre, n'ont cessé de combattre pour leur droit à la vie. Une seconde date est venue s'inscrire, par la volonté de tout un peuple, sur l'agenda de ce dur combat mené depuis toujours. Le 8 décembre 1987 allait marquer le début de la généralisation d'un mouvement populaire qui s'était tracé comme seul objectif, dès le début, le retrait des troupes d'occupation et l'instauration d'un Etat palestinien. L'entrée sur scène des populations des territoires occupés n'était pas un phénomène nouveau. Ce qui paraissait nouveau c'était la prise de conscience de l'ensemble du peuple palestinien et son engagement dans le combat. C'était aussi l'ampleur prise par le mouvement, sa généralisation et son organisation. Les grèves, les manifestations, les heurts et affrontements violents avec l'armée israélienne ont marqué les 61 années d'occupation. En certains moments, les forces ennemies se sont montrées féroces à l'égard du peuple palestinien. Menant une guerre à sens unique et sans merci, les soldats israéliens et leurs dirigeants faisaient fi de toutes les résolutions qui se succédèrent depuis 1948. Le 8 décembre 1987 n'est pas un fait de pur hasard. Le 8 décembre est venu, quelques semaines à peine après la tenue du sommet arabe extraordinaire de Amman. Les populations des territoires occupés ont pu suivre en direct le déroulement des travaux de ce sommet. Prenant le relais, l'intifadha, dès les premières semaines de son entrée sur scène, a desserré l'étau sur la résistance en replaçant la question palestinienne au devant de la scène politique internationale. Ce fut alors un passage obligé pour tout règlement juste au conflit du Proche Orient. Durant cette même période, un terme fut mis à la guerre des camps. A cette époque même, pour expliquer la fin de la guerre dans les camps, un combattant palestinien dira, à travers cette simple phrase : « les pierres de nos nouveaux généraux ont fait voler en éclats les sièges ». Mais à mesure que l'intifadha progressait, les manoeuvres entreprises en haute sphère visaient à la faire avorter et ne cessaient de se multiplier. Le secrétaire d'Etat américain, George Shulz, avait engagé un véritable combat d'arrière garde, par ses visites répétées sur le territoire paleqtinien, pour endiguer l'intifadha. C'est dans ce contexte même qu'est intervenu le somment extraordinaire d'Alger, consacré à l'intifidha. Venu à temps, ce sommet donna un souffle nouveau au mouvement insurrectionnel dans les territoires occupés. Le peuple palestinien a vécu des moments très difficiles, à la recherche de la paix. Le prix payé a été lourd, car il y a à peine une année, ce même peuple à vécu l'horreur et les atrocités de l'armée d'occupation ; une armée aveugle, déchaînée et poussée par sa haine à l'encontre d'un peuple qui n'aspire qu'à une chose : la paix et le droit de disposer de lui-même. Grignoté quotidiennement par l'occupant, le territoire palestinien rétressit d'année en année et ce, malgré les résolutions des nations unies demandant à l'Etat israélien de stopper l'implantation des colonies. Les palestiniens devront-ils continuer de se fier aux résolutions qui demeurent lettres mortes ? La guerre de Ghaza c'était hier. La plaie causée par la guerre qui ne dit pas son nom est restée ouverte, comme toutes les autres plaies non pansées à ce jour….