La consommation de drogue, phénomène croissant en Algérie selon la gendarmerie qui a effectué des saisies record ces dernières années. 50% des lycéens seraient prédisposés à consommer de la drogue. L'association d'information et de communication de Guelma est l'une des associations chargées de lutter contre le fléau de la drogue à travers l'Algérie. Elle a organisé des journées de sensibilisation en coordination avec l'APC à partir du 11 au 15 décembre 2009 au centre culturel d'Héliopolis, afin de sensibiliser les jeunes, et les convaincre d'éviter ce genre de substances mortelles dont les conséquences sont fâcheuses, voire dramatiques. Des expositions, des projections de films, et distribution de dépliants aux élèves étaient l'initiative de cette compagne en associant des conférences présentées par des docteurs. Ces rencontres ont pour objectifs de mettre en œuvre une large action d'information et de sensibilisation dans les établissements scolaires sur les dangers de la drogue et ces méfaits qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans notre pays. Cette association a joué un rôle essentiel dans la lutte contre la drogue et ces journées de sensibilisation ne sont qu'un pas, dans le cadre d'autres rencontres, pour renforcer l'activité de lutte au profit des jeunes, à travers les communes de Guelma. La drogue ne concerne pas seulement les milieux marginaux, mais également l'école. Selon une étude menée par l'Office national de lutte contre la toxicomanie, 72% des drogués sont des jeunes. Cette propagande, en l'absence d'une action de sensibilisation permanente et efficace contre la consommation des drogues, exerce une grande influence sur les jeunes scolarisés. Ces derniers pensent réellement que la drogue est un stimulant, qu'elle développe l'intelligence et l'imagination. Le chômage, l'exclusion ainsi que le mal-vivre sont aussi à l'origine de ce fléau qui prend des proportions inquiétantes dans la région. La consommation de la drogue chez les jeunes s'explique, pour certains, par la volonté ou le désir de fuir une réalité amère, dure à vivre. Lors des conférences, les intervenants ont signalé les dangers de la drogue tout en donnant des exemples avec les dernières statistiques établit par l'Office de lutte contre la drogue qui a indiqué que l'usage des psychotropes et des amphétamines en milieu scolaire est devenu courant ; 45% des lycéens, dont 8% de filles, déclarent en avoir consommé au moins une fois, alors que 12,5% en sont dépendants. « Nous sommes aujourd'hui face à une évolution dangereuse qui risque de faire passer l'Algérie de pays de transit et de consommation de drogue à celui de producteur de ces substances », selon les statistiques des services de la police judiciaire, la première saisie d'une quantité de 3 tonnes de cannabis en Algérie remonte à 1975. Ce dernier est devenu une échappatoire aux tourments quotidiens que vie une jeunesse désoeuvrée et affreusement livrée à elle-même. Un total de 116,4 tonnes de cannabis a été saisi durant la période allant de 1992 à 2008, dont 38 tonnes en 2008 seulement. Durant l'année 2008 seulement, les services de police ont pu saisir près de 400 Kg de résine de cannabis, 3 grammes de héroïne, 5,85 grammes de cocaïne, 1 498 comprimés de barbituriques, 282 capsules de psychotropes, une quantité de cigarettes contenant de la drogue, cinq bouteilles de solution barbiturique et 0,6 grammes de poudre de krach. Qui sont les consommateurs de drogue ? Selon une évaluation initiale de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie précise que les jeunes âgés entre 18 et 25 ans représentent 43,5% des consommateurs et les 25-35 ans, 38%. Par ailleurs, l'influence des facteurs de risque classiques : familles désunies, absence du père, tentatives de suicide, antécédents judiciaires chez les toxicomanes, sans toutefois donner de chiffres. Cette étude révèle aussi que l'âge moyen de la première consommation est de 17-18 ans. (Ages variant : 9 ans et 11 ans). Pour ce qui est du lieu de la première expérience, c'est dans le quartier, à l'école, en milieu du travail et à la maison. S'agissant des produits consommés par ordre de fréquence, il est à noter que le plus usité reste le cannabis, suivi de l'alcool, des psychotropes (benzodiazépines, anti-parkinsoniens de synthèse), des solvants et enfin des drogues dures eu égard à la cherté du produit (le gramme de cocaïne se vend à plus de 12 000 DA). En 10 ans, 25.000 jeunes consommateurs de drogues se sont présentés aux différents centres intermédiaires chargés de la prise en charge urgente des toxicomanes dans ce contexte l'Algérie va se doter d'ici fin 2009 de 15 nouveaux centres pour le traitement et la prise en charge des consommateurs de drogue.