«Une grande partie de la production marocaine du cannabis passe par les principaux ports algériens à destination de l'Europe. 73,87% de ces quantités transitent vers l'Europe et 26,13 sont destinées à la consommation locale.» C'est ce qu'a révélé hier Aïssa Kasmi, cadre au niveau de l'ONLDT, au cours d'une rencontre de formation au montage de projet en matière de prévention contre les drogues, leur mise en œuvre et leur évaluation. M. Kasmi a relevé, en outre, que les localités privilégiées par les réseaux de trafic du cannabis sont situées à l'ouest du pays, aux frontières algéro-marocaines, en plus d'El Bayadh, de Naâma et de Oued Souf. Un total de 116,4 tonnes de cannabis a été saisi durant la période allant de 1992 à 2008, dont 38 tonnes en 2008 seulement, selon M. Kasmi. Il a indiqué, d'autre part, que 43,11% des 86 832 affaires liées à la drogue et traitées par la justice, de 1994 à 2004, concernent des jeunes de 18 à 25 ans. Dans son intervention sur le sujet de la commercialisation de la drogue en Algérie et son ampleur, M. Kasmi a relevé par ailleurs que la première saisie d'une quantité de 3 tonnes de cannabis en Algérie remonte à 1975. Tout en estimant que la crise économique, l'apparition des premiers signes du malaise social et l'ouverture démocratique ont conduit à la propagation de plusieurs fléaux sociaux, il a relevé que la drogue «se répand vite», au regard de l'augmentation des quantités de cannabis saisies, passant à 100%, entre 2002 et 2004. Le directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT), Abdelmalek Sayeh, a appelé, dans une allocution d'ouverture, le mouvement associatif national à «s'impliquer» dans la lutte contre le fléau de la drogue. «Le rôle du mouvement associatif est essentiel dans la lutte contre le fléau de la drogue et la rencontre d'aujourd'hui est un pas, dans le cadre d'autres rencontres, pour renforcer l'activité de sensibilisation au profit des jeunes, à travers les associations». La présidente du groupe français Pompidou qui active de concert avec le Conseil européen dans la lutte contre la toxicomanie, Mme Kheïra Mokadem, a affirmé, pour sa part, que la collaboration du groupe avec l'ONLDT est axée sur le domaine de «la recherche» et sur les «aspects techniques», dans les campagnes de sensibilisation et de lutte initiées au profit de la population. «Nous allons aussi intervenir dans le domaine de la justice pénale», a-t-elle annoncé, précisant que «dans quinze jours, il y aura des journées d'étude sur le thème de l'application de la loi au profit des magistrats».