Les puissances occidentales, les USA et certains pays européens, qui s'érigent en défenseurs de la liberté, des droits de l'homme et de la démocratie, hésitent-elles cependant à « honorer l'imposture », à renier leurs engagements, à renoncer à ces nobles principes pour préserver et consolider leurs intérêts économiques, commerciaux et stratégiques dans certaines régions du monde ? Les faits sont têtus et éloquents : ces chantres des droits de l'homme n'ont-ils pas conclu sans état d'âme, des alliances contre nature avec des régimes politiques dictatoriaux ? Ne sont-ils pas devenus les protecteurs attitrés de tyrans et de despotes serviles et véreux qui livrent leurs pays à l'oligarchie du capital financier qui en pille scandaleusement les richesses ? A ce sujet, les exemples ne manquent pas : le Zaïre (Kinshasa) et la république « démocratique du Congo- Brazzaville, deux pays parmi les plus riches de la terre, dont la population est déshéritée au profit des multinationales qui en exploitent les ressources minières et forestières. Quant aux républiques « bananières » comme la République Centre Africaine et le Burundi- elles peuvent toujours compter sur la bienveillance de leurs protecteurs européens. Par ailleurs, il est reconnu que, sans l'aide financière et logistique fournie discrètement par certaines puissances occidentales, les organisations terroristes et radicales de tous bords, celle de Daesh en particulier, n'auraient jamais pris une telle ampleur, un pouvoir de nuisance redoutable et redouté. Ces mêmes pays avec l'appui forcené de certaines monarchies du Golfe persique n'ont- ils pas favorisé l'émergence de ces groupes armés pour réaliser leurs sinistres desseins : provoquer le chaos dans nombre de pays arabes, piller aisément les hydrocarbures de l'Irak et de la Libye, briser toute velléité d'opposition de la Syrie et de ceux qui refusent de se soumettre à « l'ordre cannibale du monde » (Selon l'expression de J. Ziegler, l'altermondialiste suisse) ? L'affaiblissement du monde arabe, déjà en piteux état, sert à l'évidence les intérêts d'Israël. Au nom de la démocratie (à la sauce de G. Bush), de la liberté et des droits de l'homme, les USA et leurs alliés (comble de l'hypocrisie et de la traîtrise) ont tenté de justifier leur invasion de l'Irak (en 2003) en exhibant des « preuves » factices, en distillant des mensonges éhontés sur les présumées armes de destruction massive de Saddam Hussein. Ce terrorisme d'état est-il tolérable ? Le remords tardif et hypocrite exprimé récemment, à ce sujet, par Tony Blair, l'ancien premier ministre britannique n'y changera rien ! L'histoire retiendra sa lourde responsabilité d'acteur potentiel. L'indifférence et la passivité devant le déferlement du mal sont incontestablement blâmables. « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal mais ceux qui le regardent sans rien faire » (A. Einstein). Pour sa part, et s'exprimant sans doute au nom de la liberté et des droits de l'homme, le président américain B. Obama a réitéré son soutien inconditionnel à l'état sioniste en recevant B. Netanyahu le 9/11/2015 et, comble de l'injustice et de la mauvaise foi, a condamné les actes de violence ... des Palestiniens ! Quand la victime est considérée comme un bourreau, il faut s'attendre au pire ! L'Etat sioniste peut continuer à bafouer impunément les résolutions et les conventions internationales, à défier l'opinion mondiale, à commettre de véritables génocides dans les territoires occupés, à y implanter des colonies de peuplement, à judaïser El Qods...avec la bénédiction des puissances occidentales. Israël possède l'arme nucléaire avec l'aide et l'assistance des USA et refuse de signer le traité de non-prolifération nucléaire. L'Etat sioniste ne constitue-t-il pas ainsi l'archétype du terrorisme d'Etat ? Cet amer constat est confirmé par M. Jacob Cohen, un juif marocain, dans une déclaration parue dans Al Khabar (du 4/11/2015 p.21) : « J'ai vécu en Israël et j'ai découvert que cet Etat est raciste et terroriste ». Cet état voyou continue de perpétrer des crimes contre l'humanité, encouragé par le mutisme coupable des puissances occidentales qui prétendent pourtant être les garants du respect des droits de l'homme, d'une part, et par la déliquescence d'un monde arabe englué dans ses rivalités ethniques et politiques, d'autre part. Autre exemple significatif : à quel titre et sur quels critères, l'Arabie Saoudite a-t-elle été récemment élue à la présidence de la commission des droits de l'homme de l'O.N.U ? Il est vrai que les puissances d'argent, les intérêts économiques priment sur les droits authentiques et permettent tous les dépassements En concluant cette année un contrat de vente d'avions Rafale et d'armement militaire de 100 milliards de dollars avec l'Arabie Saoudite, la France était tenue de faire profil bas devant « son alliée » de circonstance. Nombre de spécialistes comme Eric Denécé (ancien responsable des services de renseignements français) confirment que les groupes extrémistes et l'organisation Daesh ont bénéficié de l'aide financière et logistique de l'Arabie Saoudite, de Qatar et de la Turquie qui, discrètement, achète à bas prix d'énormes quantités de pétrole transportées par des centaines de camions citernes alimentés par des gisements contrôlés par l'Etat soi-disant islamique. Quoi de plus hypocrite, de plus cynique ? Ainsi, les coups les plus condamnables sont permis pourvu que l'Irak et la Syrie, alliés de l'Iran chiite, soient démembrés. Les pays occidentaux n'ont-ils pas consciemment favorisé le pourrissement et l'enlisement dans ces régions, au mépris des valeurs civilisationnelles dont ils se prévalent pourtant ? L'alliance américano-britannique a, depuis de longs mois, fait croire qu'elle combattait les groupes extrémistes en Irak et en Syrie ; en réalité, ses bombardements aériens ne servaient qu'à maintenir un certain équilibre entre les forces rivales pour, à la longue, les affaiblir mutuellement, une situation qui ferait d'Israël le principal bénéficiaire. Quoi de plus hypocrite et de plus perfide ! N'a-t-il pas fallu que la Russie intervienne en Syrie avec détermination et que l'Europe subisse, à son tour, les affres du terrorisme pour que les puissances occidentales réadaptent leur politique: la France, les USA, la Belgique et leurs alliés européens constatent maintenant à leurs dépens que le terrorisme et l'extrémisme sous toutes leurs formes deviennent un fléau planétaire. « Ne ressent la brûlure que celui qui marche sur la braise » (Diction populaire) ... N'est-ce pas là le retour du bâton, l'effet boomerang ? Les attentats de Paris (du 13/11/2015) qui ont coûté la vie à 130 civils de treize nationalités et perpétrés par un groupe d'individus qui n'ont rien compris à l'Islam et à ses nobles principes, sont évidemment condamnables à plus d'un titre. L'Islam, est-il besoin de le rappeler / est totalement étranger à de tels actes criminels : c'est une religion qui prône la paix (étymologiquement le substantif islam dérive du nom salam qui signifie le salut, la paix), le respect d'autrui, la religion du juste milieu qui rejette tout excès ou extrémisme. « Celui qui tue une âme innocente est comme celui qui tue l'humanité tout entière. » Une telle sentence atteste indubitablement de la noblesse de l'Islam qui protège et sacralise la vie humaine sans discrimination aucune. N'en déplaise à ses détracteurs fanatiques, aux racistes et xénophobes qui tentent d'exploiter ces événements tragiques pour semer la haine, la discorde et attiser l'islamophobie dans le monde occidental ! En Europe et aux USA, de violentes campagnes médiatiques, hystériques et venimeuses, sont menées par des groupes néo-nazis ou néo-fascistes ou par des partis de l'extrême droite (en France notamment). Ces racistes exploitent opportunément la situation sécuritaire nouvellement créée, en y trouvant du grain à moudre et redoublant de férocité et d'animosité à rencontrer des émigrés, des Arabes et des musulmans. L'amalgame est fait, violant sans retenue le caractère universel des droits de l'homme. N'est- ce pas là une forme d'extrémisme idéologique et de terrorisme raciste qu'il importe de dénoncer et de combattre ? « Nos ennemis peuvent couper toutes les fleurs, ils ne seront jamais maîtres du printemps ». Ces vers de Pablo Neruda (poète chilien 1904-1973) s'avèrent d'une brûlante actualité. En outre, n'est-il pas reconnu que la misère, l'exclusion des « damnés de la terre », toutes les formes d'injustice et de discrimination (raciale, religieuse, éthique, socioprofessionnelle et culturelle), dont souffrent les populations exploitées, démunies et marginalisées dans de nombreuses contrées et même les Européens de souche étrangère, africaine et arabe, leur ghettoïsation, le refus des différences dans leur diversité ne constituent-ils pas le ferment de la violence et le terreau du terrorisme ? La responsabilité des pays occidentaux, dans ce domaine, est indéniable. Les droits de l'homme, qui sont universels, ne doivent pas être sélectifs. Mieux encore les victimes innocentes des tueries perpétrées un peu partout dans le monde et celles du terrorisme qui sévit dans de nombreux points du globe ne devraient-elles pas susciter la même réaction, la même indignation, le même élan de solidarité agissante ? Comment expliquer que la communauté musulmane des Rohingyas soit considérée comme un peuple de parias et de pestiférés, et soit l'objet de massacres, d'un véritable génocide à huis-clos, dans l'indifférence presque générale ? Quelle honte ! Le terrorisme d'Etat au Myanmar (Birmanie) ne devrait-il pas aussi être dénoncé et combattu ? Les victimes innocentes des attentats de Beyrouth (début Novembre 2015) les milliers de femmes, d'enfants et de civils massacrés par l'organisation Boko Haram au Nigeria et dans les pays limitrophes, les très nombreuses victimes civiles des bombardements aériens au Yémen et en Afghanistan ne méritent-elles pas de bénéficier du même élan de compassion et de solidarité et de soulever la même indignation qu'ont provoqués les derniers attentats de Paris et de Bamako ? Autre exemple : devant l'afflux massif des réfugiés syriens, irakiens et afghans qui fuient leurs pays en guerre pour préserver leur droit à la vie, et bien avant le massacre commis récemment à Paris, certains pays comme la Slovaquie, la Tchéquie, la Pologne n'ont-ils pas décidé de n'accueillir que les émigrés de confession chrétienne ?" Cette mesure appliquée en fonction de critères religieux n'est-elle pas l'expression même de la discrimination et un déni de justice ? Les hommes épris d'équité et de paix ne sont- ils pas indignés devant la barbarie et les crimes contre l'humanité que commettent certaines puissances occidentales et leurs alliés du golfe ? En violation flagrante des droits internationaux, les bombardements aveugles effectués par I' aviation américaine en Afghanistan ne provoquent- ils pas des massacres d'innocents puisque même les hôpitaux gérés par les médecins sans frontière ne sont pas épargnés ? Une situation similaire prévaut au Yémen dont l'espace aérien est livré à l'aviation saoudienne et alliée. Les agresseurs évoquent hypocritement des dommages collatéraux, de simples bavures, pour justifier l'injustifiable. En somme, le respect du caractère universel des droits de I' homme est-dans les faits-devenu une exigence à géométrie variable, en fonction des intérêts économiques, commerciaux et géo stratégiques et au profit d'un système financier tyrannique. C'est dire, sans risque de se tromper, que nombre de pays occidentaux ont souvent mené une politique extérieure ambiguë et hypocrite/une politique dénoncée lucidement par les citoyens du monde pour qui les concepts de liberté, de fraternité et de dignité ne sont pas des slogans creux. Il convient de saluer à ce titre les mouvements et organisations altermondialistes qui luttent inlassablement pour la bonne cause, au profit du genre humain sans exclusive et contre tous les dépassements.