Le Souk d'Ain Sefra à Mostaganem est connu par le flux interminable de personnes qui s'y rendent quotidiennement. Les uns pour s'approvisionner en légumes et fruits, les autres pour se vêtir à un prix correspondant aux petites bourses. Cela relève du quotidien que tout mostaganémois s'en est habitué. Ce qui sort de l'ordinaire, c'est cette librairie exposée aux passants à ciel ouvert. Un savoir irremplaçable, incomparable jonche le parterre près d'un avaloir et à côté des ordures qui attendent le passage des nettoyeurs de la commune. Le vendeur pour ne pas dire le libraire est un vieillard au visage ridé attendant ses clients qui ne viendront jamais ou à défaut, on peut les compter au bout des doigts. Des livres de médecine, de droit, de sociologie sont à vendre à des prix dérisoires. D'autres livres relatant des histoires peu communes mais passionnantes obligeant le lecteur à défier le sommeil pour terminer le contenu. L'acheteur n'est autre qu'un vieux cadre de l'ancienne école s'adaptant au contenu précieux et fructueux de ce savoir exposé dans un lieu qui ne répond nullement pas à son importance. Près de ce valeureux savoir, Samira se taille la part du lion en exposant ses recettes où les femmes s'intéressent au contenu pour revenir chez elles avec plusieurs livrets dans leur sac. Ici, on peut même vendre un couffin plein de livres variés à un prix global qui ne répond pas au savoir que ces livres contiennent. Voilà pourquoi, lorsqu'on se rend chez le vendeur d'épices, des dizaines de revues au contenu hautement intéressant sont étonnamment utilisées pour couvrir le produit qu'il soit piment rouge ou autre épice que ce soit. Pour le moindre civisme, que ce savoir soit placé dans un lieu respecté. Le savoir ne doit jamais être placé près de l'avaloir.