Finalement, le pauvre ‘'beylek'', ce turc qui a été là voilà 476 ans, doit bien se retourner dans sa tombe de voir tant de biens publics se faire prendre en son nom. Aujourd'hui et depuis l'indépendance, chacun s'est démené pour avoir une part ; un bon morceau du bled d'el beylek , c'est-à-dire chacun a cherché à s'octroyer légalement ou illégalement un « droit » pour prendre possession d'un coin du domaine public en pensant qu'il est le sien. Il fut un temps, ceux qui étaient parmi les favoris des favoris se sont partagés beaucoup de bonnes choses, des maisons de maitres, des châteaux, des lots, des terres agricoles et les taxes 10% des projets et avec le temps, certains se souviennent toujours du mot Beylek et se sont accaparés des ruelles... pour les uns, les façades des immeubles et pour les autres les trottoirs sous le slogan ‘' le commerce pour tous''. Mostaganem n'a pu être épargnée par le bradage de sa voie publique et ses rues n'ont point échappées à être exploitées par ces chapardeurs sans foi, ni loi ! Ainsi, le sort des « trig el beylek » de la ville des mimosas a fini par se faire partager entre les bandes du commerce de l'informel et des parkings clandestins. Certains ont transformé les rues en coins de stationnement pour parkings payants où l'unique autorisation dont ils disposent, reste les gourdins qu'ils portent pour exercer la fonction autoproclamée. Quant aux marchands de l'informel, ils n'ont point hésité à squatter quelques murs des façades des institutions et autres établissements publics pour suspendre quelques cintres et proposer à la vente des produits du marché noir. Pire encore d'autres ruelles sont devenues un marché à ciel ouvert où toute une organisation de « hors la loi » régule les multiples transactions de l'or, des devises et autres produits en protégeant tous les squatteurs qui commercent en ce lieu. « Trig el beylek » continue de rapporter gros et nul, à ce jour ne s'inquiète de ce bradage au grand jour et point d'autres n'osent intervenir pour mettre un terme au vol illégal du patrimoine public du triste bled d'el beylek !