Le futur méga- port d'El Hamdania, à l'est de la ville de Cherchell mettra, selon les experts, en concurrence les ports européens de la Méditerranée. Il constitue, selon eux, une menace pour les ports de l'ouest de la Méditerranée, notamment celui de Valence en Espagne et de Tanger Med (Maroc). Ces derniers ne seraient dans la logique d'un trafic durable, bien rodé, c'est ce qui a poussé les experts à prévoir des pressions politiques sur le gouvernement algérien pour qu'il introduise des modifications au contrat du projet qui coûtera 3,3 milliards de dollars, avec une forte implication financière de la Chine. En effet, les Européens et notamment les Espagnols perçoivent le port d'El Hamdania comme un « obstacle », qui surgit en pleine « incertitude sur l'évolution du trafic maritime mondial », a rapporté le quotidien économique espagnol Valencia Plaza. Selon la source, le futur méga port du centre de l'Algérie, qui sera réalisé par l'entreprise chinoise Cosco, et dont la superficie dépassera les 1.000 hectares, sera orienté vers le trafic de transbordement des navires des grandes routes transocéanique. Une fois finalisé en 2020, ce port «Hub » sera du rang des grands ports méditerranéens pouvant accueillir les méga-navires qui dominent les routes transocéaniques, à savoir, les ports espagnols de Valence, Barcelone et Algesiras, le port italien Giogia Tauro et le port portugais de Sines. « La population algérienne est très importante, si le pays se développe, son trafic import-export se développera considérablement », ont mis en garde les autorités portuaires espagnoles qui ajoutent qu'il faudra rester vigilant sur la sécurité et la qualité de service qui sont des constantes universelles. Les Espagnols avouent, donc, que le port de Cherchell représente une menace pour leur domination du trafic de marchandise et leur leadership à l'ouest de la Méditerranée ». Ils s'interrogent aussi sur les répercussions de l'entrée en activité du port d'El Hamdania sur les « excellentes » relations entre l'Algérie et les ports espagnols, notamment le port du Levante. Le futur plus grand port commercial de tout le pays sera progressivement mis en service au bout de quatre ans par la compagnie chinoise, Shanghai Ports, qui assurera son exploitation. Avec 20 mètres de tirant d'eau, le port disposera de 23 quais d'une capacité de traitement annuel de 6,5 millions de conteneurs et de 25,7 millions de tonnes de marchandises générales. Pour la Chine, ce nouveau port représente un enjeu stratégique et économique, dans le sens où il s'agit d'un pivot logistique régional pour accéder à l'Océan Atlantique par le canal de Suez. Une aubaine pour les Chinois, car le port sera une plateforme méditerranéenne de redéploiement maritime vers l'Afrique de l'Ouest et vers les marchés de l'Europe du Nord ». Avec cette nouvelle implantation, la Chine ambitionne d'avoir la totale liberté au niveau de la maitrise de son réseau de transports maritimes, chose qui s'avère difficile au Maroc où le transporteur Maersk est fortement installé au niveau de Tanger Med.