Il s'agit bel et bien de ces fouineurs qui sortent de leurs gîtes que dans les ténèbres comme des chauves-souris, en quête de découverte d'objets hétéroclites sans valeur qui alimentent leur convoitise, pour aller le lendemain les vendre à Ain Sefra, à des pauvres malheureux, notamment s'il s'agit de vêtements ou de chaussures usées, ces fouineurs circulent souvent en moto. Ils sillonnent plusieurs quartiers adjacents, car ils surgissent uniquement pendant la nuit, et souvent après la prière de l'aube, pour passer inaperçus et pour que personne ne puisse observer leur hargne au moment de fourrer leurs nez dans les bacs à ordures souvent remplis jusqu'au bout. Cependant leurs malheurs s'ajoutent également aux malheurs des ouvriers du nettoiement qui sont souvent obligés de réparer les dégâts causés par ces hommes de l'ombre qui mettent dans un état catastrophique les poubelles visitées. À la faveur de la nuit, ils commencent leur sale besogne en déchirant, en éventrant les sachets à ordures, et tout en triant le contenu pour chercher ce qui leur faut, ils laissent échapper d'importantes quantités de déchets, à même de joncher tout le périmètre où se trouvent des bacs à ordures. Le matin c'est un décor ahurissant, les agents chargés de l'enlèvement de ces ordures, peinent souvent à les débarrasser des lieux, à la faveur des odeurs nauséabondes et l'attirance des chiens errants qui présentent un danger pour les résidants particulièrement ceux qui sortent tôt le matin. Malheureusement, ce nouveau métier de fouineur des bacs d'ordures tend à devenir une activité qui prend de l'ampleur au sein de notre ville. Le phénomène a pris des proportions fortes inquiétantes de manière que la ruée vers ces lieux est devenue quotidienne. Certains, poussés par la pauvreté et d'autres vendeurs de matériaux usagés, sont là chaque nuit pour causer le désordre.