Une campagne médiatique a été lancée depuis quelques semaines par des médias français contre la construction de la Grande Mosquée d'Alger. En effet, face à la superbe baie d'Alger, la troisième plus grande mosquée au monde, devrait s'éclipser du paysage algérois la basilique Notre Dame d'Afrique, symbole de l'oppression coloniale française en Algérie. Les français ‘'s'opposent'' à ce que l'Algérie retrouve sa dimension culturelle islamique, d'où leur acharnement sur le projet ‘'Jamaâ El Djazair''. Avec un minaret haut de 265 m, le plus élevé au monde, Djamaa El Djazair va taquiner le toit d'Alger, la colline de Bouzaréah qui culmine à 365 m et bien sûr Notre-Dame d'Afrique, la basilique catholique située à Bologhine. Il est à signaler que la basilique est construite sur un promontoire dominant la mer de 124 m, au nord d'Alger. Elle est accessible par un téléphérique qui porte son nom depuis Bologhine (ex-Saint Eugène), où se trouve le Cimetière Saint-Eugène. Cependant, la basilique disparaitra du paysage après l'achèvement du projet de la grande mosquée. Cette dernière dira à tous ceux qui arrivent au port d'Alger qu'ils sont en terre d'Islam. Fini donc la suprématie de l'église (côté hauteur) sur la mosquée à Alger. Une fois terminée, la salle de prière de 20.000 m2 pourra accueillir jusqu'à 120.000 fidèles, ce qui en fera, selon ses concepteurs, le troisième lieu de culte musulman le plus important au monde derrière les immenses mosquées de La Mecque et de Médine en Arabie Saoudite. Le site comprendra également une bibliothèque d'un million d'ouvrages, une salle de conférences, une Maison du Coran, un musée d'art et d'histoire islamique et un centre de recherche sur l'histoire de l'Algérie. Ce vaste complexe sera enchâssé entre la Promenade des Sablettes, futur haut lieu touristique, et des quartiers populaires d'Alger. "Certains nous accusent d'avoir érigé un temple pour les intégristes", s'indigne Ahmed Madani, conseillé du ministre de l'Habitat, le maître d'ouvrage. "Au contraire, ce sont ces derniers qui sont hostiles à ce projet" qui constitue un "lieu emblématique de l'Islam en Algérie et va prémunir contre toutes les formes d'extrémisme", ajoute-il. Selon lui, "l'idée de construire une mosquée emblématique de la culture algérienne et de la période d'après l'indépendance, trotte dans la tête des dirigeants algériens depuis 1962". Le "rêve, a-t-il dit, a commencé à se transformer en réalité" après l'arrivée à la tête de l'Etat d'Abdelaziz Bouteflika, connu comme un homme pieux, captivé par l'art et la civilisation musulmane. Djamaa El Djazaîr "ne sera pas uniquement un lieu de culte. Elle sera un lieu où les liens entre la foi, la culture et la science seront renforcés avec sa bibliothèque ultra-moderne et la Maison du Coran ouverte à quelques 300 étudiants", souligne encore M. Madani.