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Massacre à Gaza.
Publié dans Réflexion le 30 - 12 - 2008

Sans doute trop affairé à parfaire la liste de ses invités à la cérémonie d'investiture, Barak Obama, n'a pas osé un clignement de paupières face aux massacres des populations civiles palestiniennes par l'armée d'Israël. Alors que le monde dit occidental malgré la déplorable conjoncture économique et financière s'appliquait à passer sans illusions les fêtes de fin d'année, Israël en profitait pour commettre l'un des plus abjects crimes des temps modernes.
Utilisant un armement des plus sophistiqué et une volonté farouche de faire un maximum de victime l'Etat d'Israël explique qu'il veut absolument détruire le Hamas de l'intérieur. Que les centaines de victimes qui tombent sous ses missiles et ses bombes ne sont que de vulgaires islamistes armés, qui ne méritent que cette mort violente. Le principal grief que les portes paroles israéliens ne cessent de répéter sur toutes les Télé du monde est que ce sont ces islamistes du Hamas qui mettent en danger la vie de paisibles colons israéliens ; que des missiles rudimentaires, justes capables de tuer deux filles palestiniennes, constituent un danger quasi nucléaire pour l'ensemble d'Israël ! Rien que ça ! Pourtant, le plus insignifiant expert militaire saura démontrer que ces engins rudimentaires ne représentent aucune menace sérieuse pour un état aussi bien armé que l'est l'état d'Israël. Pour s'en convaincre, il suffit d'en voir la portée et euh…, la précision plus qu'approximative.
Pourquoi autant d'acharnement sur Ghaza, pourquoi maintenant et à qui sont destinés ces messages sanglants ?
Pourquoi Ghaza ?
Le choix de Ghaza s‘explique par la ténacité du mouvement Hamas qui en contrôle la quasi-totalité de la population. Il faut se rappeler qu'il y a deux ans, lors d'élections sans doute les plus honnêtes du monde arabo musulman depuis la nuit des temps, le Hamas en sortait grand vainqueur et qu'à ce titre, il lui revenait de former un gouvernement. Ce qu'il fera sans plus attendre à la grande déception du mouvement Fatah de Mahmoud Abbès, le président de l'autorité palestinienne, d'Israël, de la plupart des régimes corrompus et sanguinaires du monde arabe, de l'union européenne et des USA. Parvenu de manière légale et démocratique au pouvoir, le Hamas venait de se faire plus d'ennemis qu'il n'en avait jamais eut auparavant. De toutes parts, l'ensemble des régimes et des états se soulevèrent comme un seul homme pour jurer la disparition du gouvernement légal que les palestiniens venaient de se donner, en application des règles pourtant admises par tous. Des observateurs de l'UE ne tariront pas d'éloges. Incités par Israël à ne pas reconnaitre le gouvernement islamiste de Smail Hénnya, les USA et les monarchies arabes se ligueront tous pour faire barrage à ce gouvernement. Isolés dans la bande de Ghaza, ses députés et ses ministres se feront tout simplement emprisonnés dans les geôles israéliennes, ils y croupissent encore de nos jours. A la grande satisfaction de la faction rivale du Fatah et grande perdante de cette élection. L'objectif de ces manœuvres était de faire la démonstration aux masses palestiniennes ayant porté le Hamas vers la victoire, de lui retirer leur soutien et provoquer sa chute. Rien de tout cela ne se produira ! L'emprise du Hamas sur les populations de Ghaza et de Ramallah, siège de l'autorité palestinienne, ne fera que s'accentuer. Grace à ses appuis américains, européens et arabes, le président de l'autorité palestinienne, cher suprême du Fatah, organisera un coup d'état contre le gouvernement légitime de Smail Hennya. Ghaza sera soumise à un embargo par Israël mais également par l'Egypte de Moubarak, le seul pays arabe ayant une frontière commune avec cette bande de terre ensachée au nord Est du Sinaï. Pourtant, les dirigeants du Hamas avaient accepté le principe d'une trêve des hostilités avec Israël, dans l'attente d'une levée partielle de l'embargo. Mais la trêve de 6 mois vient d'être close sans que l'embargo ne soit levé, pire, il sera renforcé par les faucons israéliens qui sont en pleine surenchère électorale ; normal, les élections du 10 février prochain doivent déterminer l'avenir des partis en lice d'autant que le fondateur du part Kadima, l'actuel premier ministre Olmert est poursuivi pour corruption active. Ce qui ouvre l'appétit à ses alliés et à ses adversaires pour le poste tant convoité.
Le choix du moment
On l'aura compris, avec l'avènement de Barak Obama, à qui l'on reproche encore, malgré une cinglante victoire, quelques ADN musulmans hérités d'un arrière grand père kényan, constitue pour Israël un tournant décisif et pourtant indécis. Car, malgré la désignation d'un israélien au poste sensible de secrétaire général de la maison Blanche, malgré la nomination de Hillary Clinton au poste tant convoité de Secrétaire d'Etat, dont les soutiens multiformes des lobbys juifs New Yorkais auront été décisifs dans l'obtention du poste de sénatrice, il se trouve des âmes charitables pour douter encore du soutien , voire de l'alignement du nouveau président américain sur la politique belliqueuse, expansionniste, guerrière et meurtrière d'Israël. Comme s'il n'avait pas donné suffisamment de gage quant à son soutien inconditionnel à l'entité sioniste. Lors d'une visite dans la région, il n'avait pas raté l'occasion d'affirmer que Jérusalem se devait d'être la capitale éternelle de l'Eta d'Israël alors que les communautés chrétiennes, musulmanes, voire juives, persistent à y voir une cité multiconfessionnelle que seul un statut international pourrait lui convenir. Accueillir le nouveau président des Etats Unis avec autant de cadavres de redoutables islamistes cueillis en plein sommeil, ou pendant qu'ils vaquaient paisiblement à leurs occupations, les accommoder de quelques enfants et femmes dont le seul tort est de s'être trouvé sur la trajectoire des missiles israéliens « qui ne leur étaient pas destinés » à en croire le sinistre Olmert, voilà un signal fort à l'intention de la prochaine administration américaine. Des fois que l'envie de suggérer la fin à ces massacres lui venait à l'esprit. Le choix de la période de transition n'est pas fortuit, car il permet à l'entité sioniste qui gouverne en Israël d'anticiper. Amasser un maximum de cadavres d'islamistes palestiniens, mais islamistes tout de même, ne voilà-t-il pas un cadeau de bienvenue pour Barak Obama. Ce dernier, apparemment pris au dépourvu – qui le croirait ?- par l'initiative israélienne de tuer le maximum de Ghazaoui, se taire dans un silence complice. Qui en dit très long sur les capacités avérées des israéliens d'influencer, voire d'infléchir la politique US partout dans le monde, pour peu qu'elle ne desserve pas les intérêts biens compris du sionisme international. Car se prévaloir de la phase de transition pour ne pas dénoncer ces crimes de guerre n'est pas recevable de la part d'Obama, lui qui ne s'était pas gêné pour demander avec insistance un soutien financier colossal de la part de Bush à l'industrie automobile, en grande difficulté. Alors ce qui est bon pour l'Amérique n'est pas bon pour les pauvres Ghazaouis.
Les bénéficiaires du message
Pourtant, à voir l'enlisement de l'armée US et de la coalition internationale en Irak et en Afghanistan, on ne peut que se demander comment mettre fin à tout ces conflits sans perturber et pour longtemps toute initiative de relance économique aux States. Car comme chacun sait, la meilleure arme de relance de l'activité économique demeure la guerre, et l'industrie de l'armement qui, malgré la crise financière, affiche une sérénité à toute épreuve. Dans ce cadre, le contrat de 6 milliards de dollars que vient de remporter Sarkozy au Brésil constitue une preuve irréfutable. La guerre injuste et inéquitable qui est menée contre les palestiniens n'échappe pas à cette règle. Elle permet à ses initiateurs et à ses parrains, parmi lesquels on peut sans risques de se tromper compter les USA, d'en tirer quelques dividendes : maintien de la suprématie d'Israël, signal fort à l'intention des régimes arabes que les islamistes autochtones peuvent menacer à tout instant et rappel à la communauté internationale que la lutte contre El Quaida est non seulement irréversible mais qu'elle peut concerner l'ensemble des peuples musulmans. De son coté, l'Iran, dont le président ne rate pas une occasion pour s'impliquer, aura certainement reçu le message qu'avec Israël tout est possible. Le carnage dont Ghaza est le théâtre est à méditer, notamment chez les mollahs. L'autre bénéficiaire direct de cette stratégie de la terreur c'est certainement Ben Laden, dont la popularité n'a jamais été aussi forte chez les masses populaires arabo-musulmanes. Il est pour le moins troublant de voir les réticences et les reculades des grandes puissances, y compris la Russie, à se décider enfin à envoyer sur Ghaza une force internationale d'interposition. Ce que ne cesse de réclamer les palestiniens qui se font tirer comme des canards. Pourtant, les conflits à travers la planète où des troupes internationales sont mobilisées en un quart de tour ne manquent pas. Dans les Balkans, au Darfour, au Nord Kivu, en Géorgie et en Afghanistan, des troupes de différentes nationalités, sous le label des nations-unies, paradent sans discontinuer. Combien même leur efficacité n'a pas toujours été évidente, il se trouve que très souvent, à défaut de contenir les conflits, ces casques bleus parviennent à réduire les pertes humaines et à convoyer quelques sacs de riz et autres médicaments. Pour la malingre enclave de Ghaza, rien ne sera fait pour réduire la misère et les souffrances des populations. Il se trouve que seul le parti Hamas, malgré l'embargo, parvient encore à assurer une cohésion à ce peuple meurtris. Ceux, trop nombreux, qui misent sur un lâchage des islamistes par le peuple de Ghaza font montre d'un amateurisme aussi stupide que criminel. Même le cacique Mahmoud Abbès et ses proches collaborateurs, qui souvent retournent leur veste, en servant d'indicateurs aux bourreaux de leur peuple, devrait se méfier des retombées de ce carnage à ciel ouvert. Nul ne sortira indemne de cette guerre, pas même ceux qui, à l'abri de leur palais, croient en une introuvable immunité. Trop de morts à Ghaza ne peuvent qu'agrandir le fossé entre les hommes et les peuples de la région. Il est très heureux de dire en guise de conclusion, que les condamnations qui s'élèvent chez le peuple et les intellectuels d'Israël, sont la preuve que la lucidité n'a pas encore dit son dernier mot.


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