La décision d'Israël répond à de fortes pressions internationales après la mort de neuf Turcs lors de l'assaut sanglant du 31 mai contre une flottille d'aide internationale qui tentait de briser le blocus de Ghaza. Le geste d'Israël «d'alléger» le blocus inhumain imposé à la bande de Ghaza n'a pas convaincu les Palestiniens qui exigent sa levée totale. Ainsi, le mouvement islamiste palestinien, Hamas, au pouvoir à Ghaza, a de nouveau exigé hier la levée totale du blocus israélien, rejetant les mesures d'allègement annoncées par Israël. «La décision israélienne d'élargir la liste des biens entrant à Ghaza est vide de sens et ne constitue pas un véritable changement dans la position israélienne sur la levée du blocus» imposé depuis quatre ans, a déclaré à Ghaza, Sami Abou Zouhri, un porte-parole du Hamas. Même son de cloche à Ramallah où le président de l'Autorité palestinienne exigeait toujours la levée totale du blocus, selon son porte-parole Nabil Abou Roudeina. «Il faut tout faire pour alléger les souffrances des habitants de la bande de Ghaza» a-t-il ainsi indiqué. L'allègement du blocus de la bande de Ghaza suscitait par ailleurs hier des débats en Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu y voyant «la meilleure décision possible», décision qui n'a en rien nimpressionné les Palestiniens qui ont exigé de nouveau sa levée totale. La décision d'Israël répond à de fortes pressions internationales consécutives à la mort de 9 Turcs lors de l'assaut sanglant de la marine israélienne le 31 mai contre une flottille d'aide internationale qui tentait de briser le blocus de Ghaza, en place depuis quatre ans. Elle «a été prise en coordination avec les Etats-Unis, le représentant du Quartette (pour le Proche-Orient, Ndlr) Tony Blair et d'autres chef de Gouvernement», a expliqué Netanyahu devant la commission de la Défense et des Affaires étrangères du Parlement israélien. «C'est la meilleure décision que pouvait prendre Israël car elle retire au Hamas son principal argument de propagande et nous permet, ainsi qu'à nos amis dans le monde, de nous rassembler autour de nos revendications justifiées en matière de sécurité», a-t-il plaidé. Le ministre de l'Environnement, Gilad Erdan, un proche du Premier ministre, a de son côté tiré un bilan négatif de l'embargo, imposé après la capture en juin 2006 du soldat israélien Gilad Shalit, toujours détenu à Ghaza, et renforcé à la suite de la prise du contrôle du territoire par le Hamas un an plus tard. «Le blocus a provoqué des dégâts pour nous: il n'a pas permis de déstabiliser le pouvoir du Hamas ou d'accélérer la libération de Gilad Shalit», a déploré M.Erdan. «Il ne faut pas s'accrocher à des principes qui ne rapportent rien et pour lesquels il faut payer», a-t-il avoué. Le vice-ministre israélien de la Défense, Matan Vilnaï, a estimé que la décision allait «aider indirectement le Hamas à renforcer son pouvoir». «Il ne faut pas se voiler la face: tout ce qui rentre à Ghaza passe sous le contrôle du Hamas qui effectue ensuite comme bon lui semble la répartition» des marchandises, a-t-il déploré. Il reste que le problème demeure pendant et ces mesures ne satisfont pas les Palestiniens pour lesquels c'est «une décision vide de sens». «Nous ne voulons pas une augmentation de la quantité de marchandises entrant à Ghaza mais la levée totale et véritable du blocus, y compris l'ouverture de tous les points de passage, la garantie de la liberté de mouvement des habitants et l'entrée de tous les biens, en particulier les matériaux industriels et de construction», a déclaré Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas. Israël a annoncé dimanche qu'il laisserait désormais passer tous les biens ne figurant pas sur une liste de produits interdits comprenant les armes et tout matériel susceptible d'utilisation à des fins militaires, notamment les biens de construction. Jusqu'alors, seules les marchandises explicitement mentionnées sur une liste d'une centaine d'articles étaient autorisées.