Le nouveau « plan de circulation » mis en application, depuis quelques jours à Oran, porte essentiellement sur la fermeture pure et simple de plusieurs grandes artères de la ville. Ces mesures indispensables nous fait-on savoir à l'avancement des travaux, du projet de tramway, n'ont été définitivement arrêtées, qu'en fin de semaine dernière, après de longs mois « d'études », d'hésitations et de polémique, qui laissent le citoyen oranais plutôt perplexe sur le bien fondé des choix et la rigueur de la programmation des tâches, de ce chantier urbain pas comme les autres. Depuis le début des travaux, il y a plusieurs mois, les commerçants et les usagers des routes concernés, par le tracé du tramway, n'ont jamais cessé de dénoncer le manque total d'information et de communication, de la part des responsables du projet. Ni les représentants du consortium espagnol « Tram Nour », ni les membres de l'exécutif concernés, n'ont estimé utile et nécessaire d'informer et de sensibiliser, les citoyens sur toutes les contraintes et tous les aspects techniques, liés à ce grand projet. A l'exception de quelques rares citoyens curieux et avertis, par des bribes d'information livrées, par la presse locale, la majorité des oranais anonymes, sont maintenus dans l'ignorance totale des impacts, à court et à long terme de ce projet, qui transformera radicalement leur cadre de vie collectif. Plus rares sont ceux, qui peuvent expliquer avec précision quand, comment et par où va circuler ce drôle de train, appelé tramway, qui semble encombrer l'espace public, beaucoup plus qu'on le croyait. La fermeture du centre ville, à la circulation routière, malgré les « déviations », sur les ruelles parallèles aux grandes artères, est le prélude à une asphyxie du trafic, redouté par les usagers. Hier les embouteillages, les bouchons interminables et les cortèges, des véhicules fuyant l'impasse du centre ville, ont crée une ambiance de panique propre à une ville asphyxiée, par la congestion du trafic urbain. Les problèmes rencontrés liés à la déviation des réseaux, de conduites et de câbles souterrains à la nature du sous sol truffé, de poches fragilisées, par les eaux de ruissèlement et surtout au trafic routier saturé, dans les artères étroites du centre ville, sont à l'origine de retards enregistrés, par la réalisation du projet. Le discours officiel avance une hypothèse optimiste, de livraison du premier tronçon de tramway, dans moins de dix huit mois. Mais les oranais, qui vivent au rythme des nuisances et de l'avancement du chantier, restent plutôt sceptiques, sur les détails avancés. Pour les plus avertis forgés au pessimisme chronique, par des décennies de galère et de tâtonnement urbains, le tramway oranais risque au pire, de connaître le même sort, que le fameux train Oran- Arzew, qui ne siffle toujours pas son arrivée sur les quais. Annoncé en grand projet dit structurant, il y a plus de quarante ans à peine inauguré, a été condamné à l'arrêt prolongé par les pannes inexpliquées.